Le pacte des rêves
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 Quand il faut revenir à la vie normale... [ PV Coralie ]

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Nataël
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Nataël


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MessageSujet: Quand il faut revenir à la vie normale... [ PV Coralie ]   Quand il faut revenir à la vie normale... [ PV Coralie ] EmptyMar 21 Oct - 20:42

L’ennui.

Voila la seule chose qu’arrivait à ressentir Nataël, et ce depuis le début de la journée. Au début, il avait pensé que revenir en cours et avoir une vie normale lui aurait fait du bien, mais au contraire, ce que le Médium lui avait révélé la veille rendait son quotidien d’une consternante banalité insupportable. Se lever, aller en cours, apprendre, parler de la pluie et du beau temps, … Tout cela lui semblait si futile, à présent.

Le Transporteur leva la tête de son cahier, celui dans lequel il dessinait certaines des bribes de destruction aperçues dans le carnet d’Alex, pour observer d’un grand regard circulaire les autres élèves de sa classe. Certains écoutaient, d’autres s’écrivaient des mots sur de petits bouts de papier, d’autres encore s’occupaient à faire des jeux.

Tout était si normal… Et pourtant, il était évident pour Nataël que la fin non pas d’un mais de deux mondes approchait. L’Apocalypse… cette fin du monde que l’Homme avait toujours redouté… Finalement, elle était beaucoup plus proche que prévu.
Pour le coup, chacun des actes que le jeune homme avait pourtant l’habitude de faire depuis toujours lui apparaissait comme lourd et dénué de sens. À quoi servait-il d’apprendre si le monde venait à disparaître ? Il y avait mieux à faire : chercher d’autres contractants, préparer des plans pour lutter contre l’OCCC, tenter de comprendre ce qui allait se passer, …
Heureusement, Luhnaire était là pour rappeler régulièrement à son dominant qu’il ne devait pas faire de remous et que jouer le rôle du lycéen normal faisait parti de leur plan contre l’OCCC.
En fin de compte, son dominé avait été la seule chose qui lui prouvait qu’il ne rêvait pas et que sa rencontre avec Alex et Sofia était belle et bien réelle. Même s’il ne disait pas grand-chose, Nataël savait qu’il pouvait avoir confiance en son contractant et son soutien moral l’aida beaucoup pour passer cette journée.

Maintenant que la fin des cours venait de sonner, c’était donc avec une joie effrénée que Nataël prit la route qui le mènerait chez lui. Une fois assez loin du peuple pour ne pas être entendu, le jeune homme étira ses bras vers le ciel et poussa un grand soupir.

- Enfin… ! J’en ai marre d’être l’ancien Nataël !
- Je te comprends mais ça fait parti du plan, on a pas le choix. Il vaut mieux ça que d’avoir l’OCCC à nos trousses.

Non seulement Luhnaire avait le même ton froid qu’à son habitude, mais en plus ses arguments étaient indiscutables. Une grimace s’afficha sur le visage de Nataël avant qu’il ne reprenne.

- Je sais bien. D’ailleurs, en parlant du plan, tu crois que ça s’est bien passé, pour Alex et Sofia ?
- Si Sofia n’a pas piqué de crise, je suppose que oui.

À cette remarque, un sourire se figea sur le visage du Transporteur. Imaginer Sofia en train de donner des ordres à Alex et sa mère était plutôt comique.

Toujours dans la lune à imaginer la journée de ses deux nouveaux amis, Nataël ne fit pas attention aux bruits de pas derrière lui. Luhnaire, par contre, se retourna lorsqu’il reconnut une voix qui ne lui rappelait rien de bien agréable.

- Nataël, derrière toi. On dirait que tes bourreaux sont de retour, et qu’ils s’ennuient.

Cette mise en garde ramena Nataël sur terre encore plus vite que ce que la gravité n’aurait pu le faire. L’OCCC les avait déjà retrouvés ? Son cœur manqua un battement avant qu’il ne se retourne.

Sans dire que la nouvelle était bonne, c’était avec un grand soulagement que le jeune homme ne reconnut pas les hommes de l’OCCC mais bien certains des lycéens qui passaient leur temps à le martyriser.
Quand à leur tour, ils l’aperçurent, un grand sourire s’afficha sur leur visage, sourire qui voulait tout dire quand à la suite des évènements. Aussi vite qu’il s’était retourné, Nataël reprit le chemin de chez lui. À cette heure de la journée, la rue était peu fréquentée et Dieu seul savait ce qui venait de leur passer par la tête.

Evidemment, comme il l’avait pensé, sa démarche fut vaine et les lycéens eurent vite fait de l’avoir encerclés. Le plus grand d’entre eux, un chauve deux fois plus large que Nataël, s’approcha.

- Alors ? On cherche à s’enfuir, maintenant… ?

Nataël serra les points. Si seulement cet homme savait : il n’y avait rien de plus facile que de se débarrasser de lui, lorsque l’on s’appelle « Transporteur ». En revanche, il serait stupide de se faire repérer à cause d’un homme de son calibre et Nataël en avait pleinement conscience. Il se contenta donc d’une simple phrase comme réponse.

- Laisse-moi passer.

Le ton sec donnait l’impression que c’était un ordre, ce qui ne plût pas du tout à l’autre jeune homme. Immédiatement, son visage se voila d’un sentiment de rage et il gifla Nataël. L’énorme différence de force entre le Transporteur et son assaillant obligea le jeune homme à reculer de quelques pas après le coup.
Sa joue était en feu et lui faisait mal, mais rien ne devait transparaître. Aussi, il lança un regard noir au chauve. Encore une fois, cet acte fut de trop et l’homme frappa Nataël d’un super uppercut dans l’estomac, sous les encouragements et applaudissements des autres. Le Transporteur s’écroula au sol en crachant du sang.

Il avait mal, très mal, et l’idée d’utiliser son pouvoir le traversa plus d’une fois. Heureusement pour les personnes en face de lui, sa conception de la justice l’empêchait d’utiliser toute la puissance qu’il avait acquis en s’unissant à Luhnaire.
En effet, Nataël était persuadé qu’il fallait d’abord commencer par changer les grandes lignes du monde avant d’en changer les détails. C’était donc en serrant les points et les dents que Nataël encaissa sans se plaindre.
Debout à côté de lui, la forme spectrale de Luhnaire aurait tout fait pour l’aider, si elle avait pu… Mais son dominant lui avait formellement interdis de faire quoi que ce soit dans ce genre de situation et il obéissait docilement, un soupçon de regret et d’amertume dans le fond de la gorge.

Lorsqu’enfin les coups cessèrent, Nataël en avait largement pris pour son grade. Jamais il ne s’était autant fait amoché et il saurait dorénavant que le rôle de l’homme arrogant était pire que l’homme passif.
Sa lèvre saignait abondamment, tandis que le reste de son corps devait être criblé de bleus. Les hommes vociférèrent quelques menaces avant de repartir comme ils étaient venus, ne laissant derrière eux que de nombreux grands rires sonores et un corps meurtri.

Aussitôt, Luhnaire se mit sur les genoux à côté de Nataël. Son regard inspirait la compassion, une expression que Nataël n'avait encore jamais vu chez son contractant.

- Tu crois que tu peux te relever… ?

Plutôt que d’utiliser inutilement le peu de force qui lui restait en parlant, le Transporteur empoigna son sac, que l’altercation avait enlevé à son dos, et tenta de se lever, une main appuyée sur le mur.
Une mimique de douleur passa sur son visage à cet instant et il s’adossa au mur pour se laisser glisser en position assise.

- Je crois que… je vais devoir attendre quelques minutes.

Dans tous les cas, l’état dans lequel il était l’empêcherait d’avancer très longtemps.
Un instant, Nataël se maudit de ne pas avoir pensé à prendre le numéro d’Alex. Il aurait pu l’appeler et lui dire de venir l’aider…
En attendant, cette rue semblait assez vide et il n’avait plus qu’à espérer que la douleur ne s’atténue avec le temps.


Dernière édition par Nataël le Dim 2 Nov - 20:36, édité 2 fois
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Coralie Azmaria

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MessageSujet: Re: Quand il faut revenir à la vie normale... [ PV Coralie ]   Quand il faut revenir à la vie normale... [ PV Coralie ] EmptyMer 22 Oct - 0:18

Comme il est fascinant d’observer l’être humain sous tous ses angles, sous toutes ses coutures, jusque dans son intimité la plus secrète, mussée au plus profond de lui-même ; comme il est passionnant de voir ce frêle être de chair et d’âme se débattre vainement dans le monde ! Inexorable est sa mort : dés le jour de notre naissance, nous autres, humains, chétifs humains dont le sort jamais ne diverge, nous marchons vers cette juste mort qui nous révulse tant.

Nombreuses sont les fois, cependant, où malgré tout le dégoût viscéral, toute la suffocante angoisse que me procurait cette idée, toute la répulsion inconditionnel et total de cette chose putrescente et sombre, j’ai aspiré au trépas, au néant, à l’oubli. Folle que j’étais ! Point encore n’était ce temps de pétulance qui poind aujourd’hui en mon cœur, qu’un âpre vent de dégel balaye et réchauffe. Las ! La rédemption divine ne dure jamais qu’un temps : je sens déjà la fugace sensation du déclin du pâle soleil qui épanchait sur moi quelques des ces doux éons. Parfois, la nuit, lorsque la lune, sublime souveraine des cieux, trône grotesquement dans le firmament, entourée de mille vestales scintillantes, et que le sommeil ne me vient pas visiter, d’éphémères recrudescences d’une peur ancestrale que je croyais avoir bannis à jamais hors de moi ressurgissent un instant, tourbillonnent follement, croissent sans cesse en mon esprit, dévaste mon âme et s’engouffre, ô sacrilège ! dans chaque infime faille de mon être. Ces temps de terreur profonde jamais ne durent bien longtemps ; lorsque par malheur ils parviennent à s’emparer de moi, je me recroqueville sur moi-même, serrant mes genoux contre ma poitrine, et, tremblante, ainsi lovée sous quelques fins draps qu’un souffle d’air transperce, j’attends dans cette nuit oppressante que ces peurs inopportunes cessent de m’infliger leur inique tourment. N’est point vrai que cela est injuste ? Quoi ! Cela serait-il donc juste qu’une atroce souffrance me vienne quelque fois visiter, moi qui n’ai commis comme seul péché que de désirer la mort, la douce mort qui vous prends durant votre sommeil, lorsque votre âme s’oublie et parcours maints univers oniriques ? Quoi ! Ô Désespoir ! Cela mérite-t-il donc un légitime anathème ? C’est que le monde n’est qu’emplie d’immondice latente, d’abîme de tristesse et d’infâme humiliation. Oh ! Comme ce monde est triste et sombre ! Malgré toute ma résolution, je ne puis y vivre ; ma raison et mon cœur, lié dans un même combat, refuse une terre remplie de tant de pernition ; mais il faut bien vivre, toutefois, car je ne peux mourir. A cette pensée seule, ma mémoire soudainement surgit, et une suave souvenance à moi se découvre toute entière : La vie, la jolie vie, la vie fuyante aux charmes étincelants à moi se révèle et me fait languir d’elle. Alors de lourds sanglots soulèvent ma poitrine et fatiguée mais volontaire, j’espère encore la venue d’un jour nouveau et superbe, auréolé de la sainteté des Dieux et de la magnificence des mythes antiques. Mais jamais, toutefois, cet âge merveilleux ne se découvre enfin dans toute sa splendeur et l’opulence de ses charmes. Ainsi passe les jours, longs et tranquilles, versatiles et monotones, emplie de toute la mélancolie des hommes. Et que me reste-t-il, à moi, sinon l’espoir ?

L’espoir… Quel beau rêve ! Quelle ravissante illusion que la volonté de l’homme élève haut au dessus de celui-ci !
Il m’arrive encore, malgré le temps qui passe, d’espérer un peu, de croire à toutes ces chimères qui hante mon esprit. Mais bien vite, ignominieuse existence ! elles s’évanouissent dans la brise qu’une sombre nuit apporte. Lors, mélancolique et rêveuse, vêtue d’un chaud manteau d’hiver, je laisse mes pas parcourir sans relâche ces ruelles misérables où tant de fois déjà mes pieds ont laissé les empreinte.
Tel était ce jour là. Je ne sais toujours point quelle était cette tentation qui sévissait en moi, inexorable et sauvage, irrépressible ; tout ce qu’il m’est permis de dire, c’est que je ne pouvais m’empêcher d’être envahit par cette sensation insupportable de langueur et d’oisiveté. Ayant donc chaussé mes bottes, enfilé mon chaud manteau orné de fourrure par-dessus ma longue robe de lin et m’étant emmitouflé dans une immense écharpe délavée par endroit, quelque peu usé par le temps et râpé par l’utilisation de celle-ci de longues années, je laissais là mon petit appartement sobrement décoré quoique coquet, et parti en errance dans les frimas glaciales et la froideur hivernal de Moscou.
Au dehors, l’air était frais, mais cependant point aussi glacial que je ne le craignais, de sorte que, marchant d’un pas énergique et laissant mes pensées aller de ci de là, je ne souffris pas un seul instant du froid mordant qui transperçait écharpes et manteaux, chemises et épais lainage dont chacun était pourvu en abondance.
Je ne saurai dire quelle heure il était alors ; tout ce que je puis affirmer c’est que le soleil était encore haut dans le ciel blanchâtre que ternissait quelques sombres nuages. A intervalle régulier, cette masse fuligineuse et immatérielle de condensation épanchait moqueusement sur les mortels quelques larmes amères et froides. Mais jamais les cieux n’avaient loisir d’épandre longuement le flot de tristesse qu’une vile amertume provoquait chez elle ; le soleil, brulante sphère luisant en de célestes lieux de toute son incandescente splendeur perçait cette muraille grisâtre qu’un millier d’âme avait envoyée, fruit de leur lourd sanglot. Un nuage de brume évanescent s’échappait de mes lèvres transies à chacune de mes inspirations, s’élevait doucement dans les airs puis, effaçait par une sibylline magie, disparaissait brusquement. Facétieuse, je m’efforçais un temps de donner à cette brumeuse fumée les formes les plus fantasques en modulant l’air s’échappant de mes lèvres par de savantes mimiques de la bouche. Ce petit jeu attirait à mon égard des œillades sévères de passants austères ou des regards amusés de quelques badauds que le vin et la bière avait rendu d’humeur joyeuse ; je n’y prêtais cependant pas garde et continuais quelques temps cet amusant jeu qui distrayait mon esprit. J’allais ainsi, d’un pas nonchalant, insouciante jeune fille que les charmes de la nature amuse innocemment.
Puis les heures passèrent, inéluctables, et une lourde lassitude de moi s’empara, abattant l’une après l’autre les solides défenses que j’avais échafaudé ; vaines précautions ! Ma volonté vacillante se brisa contre cette vague impétueuse qu’un aquilon cinglant excitait savamment. Je n’eus de cesse, dés lors, de retourner sur mes pas, de m’asseoir au coin de l’âtre profond dans lequel brûlait un feu crépitant et chaleureux et d’entrer dans une de ces transes exquises que ces instants là confèrent ; car il y’a dans ces moments quelque chose de magique, une entité mirifique qui exacerbe les sens et chante harmonieusement aux oreilles de ceux qui savent écouter le silence.
Déjà le soleil à l’horizon se couchait, diaprant les gracieuses bâtisses d’autrefois de couleurs mauves, sang et or ; le lointain, sereinement s’éteignait, s’embrasant gracieusement une dernière fois pour cette suave journée hivernale. Le flot de passants s’était étiolé, ne laissant que quelques rares individus traverser rapidement l’étendue désertique qui les séparait de leur foyer. Vesta, au moins, leur avait réservé cette grâce ! Et moi, comme eux, je faisais claquer mes bottes sur le sol gelé ; comme eux je soufflais de tant à autre exprimant ainsi mon profond désir, ma lassitude sans borne et ma frustration qu’attisait sans relâche le temps qui passait ; comme eux toujours, je n’aspirais qu’au repos et la félicité !

Quoiqu’il en soit, je ne sais par quelle heureux miracle –ou malheureux sort, les avis divergent et je ne sais me prononcer-, je me retrouvais dans cette sombre ruelle qui longeait, me semble-t-il et si mes souvenirs ne me font point défaut, une école importante. Mes pensées, trop occupées à ressasser à l’infinie la douceur de son petit chez-soi, avait égaré ma marche ; me voilà perdu en quelques quartiers misérables peuplés de voyous et de canailles. Un instant, je me crus déjà en enfer, terrassée par quelques unes de ces gens qui peuplent ces endroits là. Cependant, ne pouvant reculer, il ne me restait plus qu’à avancer. Ce que je fis donc, la peur au ventre, je l’avoue aujourd’hui, les joues en feu, la honte sur le cœur.
Aux abois, mon regard scrutait sans relâche les coins de ténèbres que les hautes maisons corrélés à la nuit qui tombait créait chaque instant ; je ne pus, à cette vision, réprimer un léger cri d’horreur mêler à la colère qui montait en moi. Cette scène désastreuse, emplie de toute la violence et la barbarie humaine dévasta mon regard et le marqua à tout jamais. Il y’avait là, à quelques encablures de moi, un amas de brutes épaisses et barbares féroces occupés à agoniser de rire en complante, ô rage qui aujourd’hui encore nait en moi ! un frêle garçon, que ses maigres forces ne protégeaient point.
Je ne sais si ce fut l’allure pathétique de ce jeune homme qui bravait ces colosses, ou si ce furent ses airs mutins, décidés gravés sur son visage hâve et fatigué, terni par un sang pourpre ressortant atrocement sur cette face haineuse qui m’inspirèrent compassion et pitié ; il n’y avait alors pour moi que cette abominable vision de violence absolu, de bestialité et de jouissance dans la douleur. Et que pouvais-je faire, moi, fillette encore, égarée par quelque hasard malencontreux ? Avais-je le pouvoir de venir en aide aux faibles et aux opprimés ? Inutiles paroles que vagissait un imposteur ! Ce jour là, lorsque tant de haine m’envahit et que mes dents crissèrent tant la rage occupait mon cœur, je ne pus rien fait d’autre que de me musser dans un recoin sombre en priant pour que mon tour ne vienne pas après le sien.
Enfin, la cabale prit fin, et les monstres humains s’en furent, ne laissant derrière eux que peur et désespoir, haine et pernicieuses pensées.
Selon toute logique, j’aurai dû fuir, loin de tout cela, fuir et oublier ce que mes yeux avaient vus et abhorrés. Mais mon cœur, trop ému, ne put s’adonner à la lâcheté ; je ne pus que me lever, tremblante, et me précipiter vers ce jeune garçon, étranger à mon âme, parfait métèque à mes sens. Qui était-il ? Quel était son nom ? Etait-il de la même espèce que ces êtres immondes ? Qu’en savais-je ? L’honnêteté de son regard, ses gestes saccadés et son visage sanglant, ravagé par la douleur furent une vision insurmontable, je ne pouvais laisser le malheur à nouveau frapper sous mes yeux.
Inconsciente, je me précipitai lestement à ses côtés, toute fatigue oubliée, vive et inquiète.

-Est-ce que ça va ? Lui demandai-je en saisissant sa main et la pressant doucement tout en souriant chaleureusement. Tu n’as pas trop mal ?

Impulsivement, je tendis mon autre main vers sa joue, écartais les mèches de cheveux blonds embourbées dans les blessures et teintés de rouge puis, rougissante, je l’écartais vivement en baissant honteusement le regard. Avais-je seulement le droit d’agir de la sorte ? N’avait-il pas quelque honneur à défendre ? Oh ! Quelle stupidité avait traversé mon fantasque esprit ! N’avait-il en moi que bêtise et pulsion ?
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Nataël
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MessageSujet: Re: Quand il faut revenir à la vie normale... [ PV Coralie ]   Quand il faut revenir à la vie normale... [ PV Coralie ] EmptyMer 22 Oct - 16:03

L’injustice.
Bien que ses blessures lui faisaient souffrir le martyre, c’était la seule chose à laquelle Nataël arrivait à penser. Un jour, il se promettait qu’il serait capable de remettre le monde dans son droit chemin, avec l’aide de Luhnaire et même peut-être d’Alex et sa contractante. L’injustice n’aurait alors enfin plus lieu d’être.
Mais plus jamais quelqu’un n’aurait à subir ce qu’il venait lui-même de vivre. Voilà la raison de son pacte avec le jeune Alucard. Il extrairait le mal qui sévissait dans l’être humain, par la force s’il le fallait.

Alors que toutes ses pensées se dirigeaient vers un monde utopique, des bruits de pas précipités l’obligèrent à se concentrer de nouveau sur le monde actuel. La peur au ventre, Nataël crut un instant que l’un des hommes venait pour l’achever ou simplement s’amuser encore un peu.
Heureusement pour lui, les bruit de pas qu’il entendait se trouvaient en réalité être ceux des talons d’une jeune femme qui courait dans sa direction, poussée par un élan d’altruisme.
D’un geste chaleureux, elle glissa la main de Nataël dans la sienne, se permettant au passage de demander l’état de son interlocuteur. Encore un peu sonné, le jeune homme avait du mal à assimiler tout ce qui se passait autour de lui et il la laissa faire lorsque de son autre main, elle écarta les mèches de cheveux ensanglantés sur son visage.
Ce n’était que lorsqu’elle la retira d’un geste vif, baissant son regard d’une gène apparente, que Nataël prit conscience de ce qui lui arrivait.
Une jeune femme, probablement une noble au vu de son accoutrement, venait de le prendre en pitié, et sa main chaude encore posée sur celle du Transporteur réveillait peu à peu ses sens obscurcis par la violence physique des hommes présents il y avait peu. Bien que sa tête lui tournait encore, Nataël en profita pour observer soigneusement tous les merveilleux traits de cette jeune femme. Son visage, ses yeux, ses cheveux,… tout était si bien mélangé qu’il en résultait comme une harmonie parfaite. Immédiatement, le jeune homme venait de succomber au charme de la fille en face de lui, même s’il ne voulait pas encore le reconnaître.
Avec cet élan de lucidité lui revint en mémoire la question de cette jeune femme. Bien sûr que si, il avait mal, même plus que tout ce qu’il avait pu connaître jusqu’ici. Chacune des bouffées d’air inspirée lui faisait un mal de chien et il commençait à se douter qu’une de ses côtes était brisée.
Sans parler de sa douleur physique, le simple fait de voir une si belle créature s’occuper de lui avec un soupçon de honte le tourmentait. Comment pouvait-elle s’en vouloir d’être aussi bonne avec un parfait inconnu ?
De manière à lui faire comprendre ses pensées, Nataël retourna la main qu’elle serrait toujours et empoigna de la faible force qui lui restait celle de son interlocutrice. Ce geste obligea la jeune femme à relever les yeux vers lui, ce qui était voulu.
D’une voix tout aussi faible et plaintive, se voix tenta une prouesse : celle de parler dans cet état.

- Mer… ci.

Pour accompagner ses paroles, Nataël tenta un sourire qui ressembla bien plus à une grimace qu’autre chose, d’autant plus que la douleur qu’il éprouvait en respirant se faisait d’autant plus sentir qu’il venait de parler. Le sang qui coulait abondamment de ses lèvres en avait d’ailleurs profité pour se glisser dans sa bouche et il sentait le goût métallique de la substance glisser le long de sa gorge.
Il espérait qu'elle comprendrait le message : merci de ne pas avoir fait comme s'il n'existait pas, merci d'avoir tenté de savoir à quel point le mal le rongeait et merci d'avoir partagé un peu de sa gentillesse avec lui.
Mais que pouvait-il bien dire d’autre ? Il était évident qu’il avait besoin de soins mais il ne fallait surtout pas qu’on l’amène à l’hôpital. Il était évident que l’OCCC chercherait à le retrouver par ce biais-ci.
Et puis d’abord, qu’est-ce qui lui disait que cette jeune femme voulait se donner la peine de le transporter jusque-là ? Ou même de s'occuper de lui ? Peut-être avait-elle prévue de prévenir une ambulance et de partir, comme si cette rencontre n'avait jamais existé ?
Sans comprendre vraiment pourquoi, cet optique laissa dans le coeur du jeune homme comme un sentiment de déception...
Il ne restait donc plus qu'à attendre.
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MessageSujet: Re: Quand il faut revenir à la vie normale... [ PV Coralie ]   Quand il faut revenir à la vie normale... [ PV Coralie ] EmptyDim 2 Nov - 21:23

Déjà le jour superbe en ses rayons divins parvenait à son terme, le char de Phébus aux quatre chevaux du soleil déclinait à l’horizon sanglant. Les ombres s’allongeaient, une obscurité pesante s’épanouissait sur Moscou, glacial capital de l’empire russe. De chaudes lumières s’allumaient ci et là dans de riches demeures tandis que de faibles lueurs tamisés tremblotaient dans les taudis de ce Pandémonium de glace que la rigueur hivernal n’épargnait point et enlaçait au contraire de ses membres glacés. Il régnait sur cette ville une impression de torpeur brumeuse qui s’épaississait à mesure que la nuit entamait sa lutte incertaine avec le jour.
Et moi, oui moi, pauvre ère, jeune fille que la souffrance n’avait point épargné, moi qui avait été enlevé, arraché brutalement à mon charmant univers bucolique où il n’y avait qu’une joyeuse gaieté mêlé à une heureuse joie de vivre, j’étais perdue en cette tourbe infâme et froide. J’avais peur. Oh ! Comme j’avais peur ! Les ombres autour de moi dansaient, tourbillonnaient, s’élevaient dans les airs, ricanantes et terribles, tendant vers mon délicat visage leurs mains putrescentes. Il me semblait voir sur ces visages décomposée et pâle un rictus moqueur que leur allure amplifiait. Et…Ah ! J’en frémis encore ! Et leurs attributs griffus s’avançaient vers moi, lentement, silencieusement, me laissant suggérer toute l'horreur qui était en eux; à mesure que leurs membres approchaient, je découvrais avec effroi leurs chairs putride et spumescentes ; chaque infime seconde rapprochaient de moi cet amas d’immondices criards et pernicieux. Fascinée, je ne pouvais esquisser le moindre geste. Les appendices crochus et vils de ces êtres sombres et immatérielles paralysaient mon esprit, l’emplissait d’une brume vaporeuse brûlante qui distillait en mes veines le poison de la folie.
Il n’y eut bientôt plus de vide entre ma peau, ma douce peau, rose et satinée, et les mains affreuses. Un cri jaillit de ma frêle poitrine de femme, irrépressible expression de toute la terreur qui me torturait de la manière la plus vile qui soit.
Et sous mes yeux ébahis, les ombres s’évanouirent brusquement, évanescentes sorcières que le bruit sonore échappé de ma bouche avait fait fuir.
Ah ! Grands Dieux ! Est-ce vous sur vos monts élevés qui avaient sauvés ma vie et la sienne ce jour-là ? Car cent fois je crus mourir, et la mort même, de moi ne voulut pas. Que ne sé-je, ô mes sauveurs, qui vous êtes ! Je ne sais désormais à qui adresser mes prières.
Quoiqu’il en soit, qui que vous soyez, quelle que soit la magie que vous employiez alors, les abominables créatures s’évanouirent dans les airs, telle une chimère dans le torride vent d’été. Elles ne laissèrent derrière elles que deux êtres. Car je n’étais point seule, il y’a avait ce jeune homme, battu à mort par quelques voyous de ce quartier. Je ne connaissais pas même son nom, son âge, ni même son origine. Mais ses yeux, jamais je ne les pourrais oublier. Le regard qu’il me lança me parut si désespéré, emplie d’une souffrance ineffable et malsaine que je ne pus rester insensible. Du sang maculait son visage, son corps, ses vêtements en lambeaux qui laissait paraître ça et là des morceaux de peaux blanches et sales.
Effrayée par l’effroyable vision, mû par un instinct qui m’était inconnu, j’avais maladroitement tenté de me protéger de mes agresseurs, et avait perdu l’équilibre, m’effondrant à la renverse. Je vis dans les yeux du jeune homme que malgré la douleur, malgré l’humiliation qu’il avait subi, l’avanie détestable qu’il avait enduré, qu’une détermination farouche y brillait et me contemplait avec stupéfaction.
Quoi ! N’avait-il point, lui aussi, était la cible de ces êtres maléfiques et railleurs, de ces farfadets diaboliques qui dansaient autour de moi leur ronde satanique ? Quoi ! Etait-ce le seul fruit de mon imagination que ces créatures fantasques et méchantes ?
Non, cela n’était point possible ; ces mains … Je le revois, aujourd’hui encore, et je ne puis douter de la véracité de ce que j’ai vu.
Esquissant un pâle sourire sur mon visage que cachait quelques mèches de cheveux désordonnés je lui murmurais à l’oreille des paroles douces et rassurantes :

-Chut… Ne t’inquiètes pas, ça va aller… Ce n’est rien, calme toi …

Et en même temps que je lui susurrais à l’oreille de suaves consolations, mes yeux se mirent à épancher des larmes nacrés sur mes joues hâves et creusées par la peur. Oh ! Comme j’étais seule, si seule et insignifiante ! Comme j’étais faible et démuni ! Et ma propre impuissance m’était insupportable.

-Allez, dis-je enfin, on ne peut pas rester ainsi jusque la fin des temps. Je vais appeler une ambulance, ils te prendront en …

-Non ! S’écria-t-il dans un sursaut d’énergie. Non, il ne faut pas.

Sa voix mourut tandis qu’il retombait sur le sol, épuisé de s’être agité.

Pourquoi ? Demandai-je faiblement. Pourquoi ne veux-tu pas te faire soigner ! Je … Je ne peux rien faire, moi. Oh ! Comme j’aimerai t’aider pourtant, mais que puis-je faire ?

Le regard qu’il me lança suffit à me vaincre ; il y’avait dans ces yeux une force, une volonté si puissante qu’ils m’hypnotisaient, me paralysaient. Quand bien même l’aurai-je voulu, je n’aurai pu aller contre sa volonté.
Longtemps nous restâmes ainsi, l’un contre l’autre, en vis-à-vis, plongeant notre regard dans celui de l’autre. Mais le froid et la faim brisèrent cette contemplation rêveuse et mélancolique. Une bise impitoyable se leva et je sentis mon corps se raidirent peu à peu, inexorablement transformé en statue de glace par ce vent hivernal qui transperçait la peau comme des lances les armures.
Nous ne pouvions rester là à attendre la mort ; mon cœur jeune encore voulait vivre et battre encore, s’affoler de passion, mourir de déraison, et non point s’engouffrer dans l’abîme des morts.

-Tu peux te lever ? Demandai-je brusquement, claquant violemment des dents.

Son regard exprima une profonde inquiétude, et, tremblant de froid, il ne répondit pas.

-Ne t’inquiètes pas, insistai-je avec douceur, je ne vais pas t’emmener là-bas. Acceptes-tu simplement de venir chez moi pour ce soir au moins, le temps de te reposer un peu ?

Je le savais, c’était un acte de pure folie, d’inconscience abominable. Nombre de gens se seraient récriés avec effroi que c’était d’une absurdité et d’une stupidité sans borne, mais en cet instant, ces gens là étaient bien loin de mon esprit.
Le jeune homme leva la tête, surpris. La souffrance ce lisait sur son visage pâle maculé de pourpre ; son corps transi se soulevait avec difficulté, et je sentais son souffle s’épuisait dans sa poitrine. De peur qu’il ne refusât, j’ajoutais précipitamment :

-Ne t’inquiète pas ! Je ne préviendrai personne ! Oh ! Je te le jure ! Tu peux me croire ! Je t’en prie, veux-tu bien me croire ?

D’un geste de la tête, après une brève hésitation qui me parut être une éternité, il acquiesça silencieusement, laissant échapper un petit gémissement plaintif qui me fendit le cœur. Le saisissant délicatement sous les épaules, je l’aidais à se relever. Dieu qu’il était lourd ! Jamais je n’aurais cru qu’il put peser autant en mes mains, si inerte fut-il !
Lorsque nous fûmes dans cette inconfortable position, ne cessant de sourire, je le guidais à travers le dédale de ruelles obscures et glaciales qui composaient le labyrinthe de Moscou. Il me semblait qu’à chaque coin de rue, que derrière chaque cheminée fumante, colonne dorique ou corinthienne comme c’était la mode en ces temps-là, ne se cachât les effroyables et sombres diablotins qui avaient tentés de se saisir de mon âme quelques heures auparavant, alors que le jour éclatant n’avait point encore cessé d’irradier ses éons bienfaisants. A tout instant, je frémissais de le peur instinctive qui m’animait et me procurait une force dont je ne me serai jamais cru pourvu.
Je ne sais trop comment nous parvînmes jusque mon petit logis à travers toutes ces rues froides, sordides et sombres, à travers ces boulevards de misères et de malheurs ; tout ce que je sais c’est qu’après un long périple, bercé par la vision désastreuse de taudis délabré, je pus enfin ouvrir la porte de mon charmant appartement. Une douce chaleur m’envahit aussitôt tandis que je contemplais l’ordre et la propreté du lieu. Il n’y avait là rien de chaotique, mais au contraire une netteté implacable et sévère, quoique gracieuse. Soulagée, j’introduisis le jeune homme dans le salon, et le fit se coucher sur le moelleux canapé.
M’étant assis face à lui, je plongeais doucement dans une contemplation mélancolique et rêveuse de cet être maigre que les hommes avaient brisés. Ces yeux étaient clos, son visage marmoréen n’arborait aucune expression ; cependant, le souffle régulier qu’exhalaient ses narines m’assurait qu’il n’était point libéré du fardeau de l’existence et rêvait, me semble-t-il, un air heureux et juvénile peint sur le visage.
Au dehors, le vent du nord se fracassait sur les hauts murs de pierre, vagissaient dans le ciel pur et serein, tonnait dans la ville baigné d’obscurité et mourrait dans le lointain. Bercée Par cette mélodie violente et brutale, Coralie enleva lentement la pelisse qui couvrait son corps fin et sensuels, ferma les yeux, huma l’air, et doucement, mussé dans son petit appartement, elle laissa libre cours à ses larmes qu’une divine main avait libéré.
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MessageSujet: Re: Quand il faut revenir à la vie normale... [ PV Coralie ]   Quand il faut revenir à la vie normale... [ PV Coralie ] EmptyLun 3 Nov - 22:31

Son cœur battait vite dans sa poitrine. Il avait peur, peur que cette jeune fille si belle et si douce ne s’en aille et le laisse à son triste sort. Pour l’instant, elle était la seule qui pouvait lui venir en aide, mais n’était-ce pas égoïste que de compter autant sur une parfaite inconnue ? Luhnaire l’aurait aidé, s’il avait pu mais… Pour le moment, elle seule avait les capacités pour l’aider, et personne ne pouvait deviner combien de temps cela prendrait avant qu’une autre personne dont la bonté égalait la sienne arriverait dans cette ruelle sombre. Il faisait de plus en plus froid et le soleil avait déjà amorcé sa disparition au loin, à l’horizon.

Et puis d’un coup, sa pire crainte se volatilisa. La jeune fille venait de se pencher sur lui, et murmurait des paroles réconfortantes à son oreille. À nouveau, son cœur s’accéléra. Dès lors, il ne ressentait plus de la peur mais un tourbillon de sentiments déferlait en son âme, colorant ses joues d’un rose pâle.
Pour le coup, le Transporteur ne remarqua même pas les larmes qui coulaient sur les joues de sa sauveuse, trop concentré à comprendre ce qui se passait autour de lui. Le parfum de la jeune fille flottait dans l’air et chaque parcelle d’air inspirée lui donnait l’impression d’aller mieux.

Seulement, ce n’était qu’une impression. Aussi, lorsqu’elle annonça qu’elle allait appeler une ambulance, il usa de toutes les forces qui lui restaient pour protester, avant de nouveau sentir que les maigres forces qui lui restaient ne pourraient lui permettre de faire plus.
Sa réaction ne se fit pas attendre. Nataël pouvait parfaitement comprendre qu’elle cherche une raison valable à son geste, mais il ne pouvait pas expliquer les véritables raisons ici et maintenant, à cette jeune fille qui n’avait rien demandé.
La seule chose que ses forces lui permirent comme réponse fut un regard suppliant à l’adresse de cette jeune fille. Pourtant, il aurait voulu être capable de la rassurer comme elle l’avait fait peu de temps avant, il aurait voulu effacer cette impression de tristesse, doublée d’une once de culpabilité, qui ne voulait décidément pas s’effacer de ce visage pourtant si parfait.
Longuement, les deux jeunes gens s’observèrent. Finalement, c’est la température glaciale qui, en la faisant frissonner, la convaincu des choix à prendre. Une lueur venait de prendre vie dans ses yeux émeraude, et pour rien au monde Nataël n’aurait voulu la voir disparaître.

- Tu peux te lever ?

Le doute s’empara de lui. Voulait-elle le forcer à aller à l’hôpital ? Dans ce cas-là, même si cela comportait également un risque, il devrait user de son pouvoir pour se volatiliser loin d’elle.
À son tour, il frissonna devant le climat hivernal de la Russie avant qu’elle ne reprenne.

- Ne t’inquiètes pas, je ne vais pas t’emmener là-bas. Acceptes-tu simplement de venir chez moi pour ce soir au moins, le temps de te reposer un peu ?

Aussi brutalement qu’il était venu, le doute quitta l’esprit du jeune homme. Cette fois, c’était la surprise qui orchestrait ses pensées. Cette jeune femme était-elle donc assez naïve pour inviter un homme chez elle, un homme qu’elle ne connaissait ni d’Eve, ni d’Adam ?
Quoi qu’il en soit, cette proposition était à prendre en considération. Elle pouvait aussi bien être dangereuse que salvatrice.

- Tu devrais dire oui. Elle est la meilleure option que l’on ait pour le moment. Et puis si elle tente de nous nuire, je t’enverrai sur Vespéria et le problème sera résolu.

Comme d’habitude, Luhnaire avait pris la parole sans prévenir, avançant des arguments de manière à ce que son dominant ne puisse les réfuter.
Puisque son jeune ami assurait ses arrières, Nataël décida d’accepter la proposition de la jeune femme et hocha lentement la tête. Sans qu’il ne le veuille, un gémissement accompagna son geste. Qu’il l’admette ou pas, il devait être dans un état bien pire à celui dans lequel il croyait être.

L’inconnue l’aida alors à se relever, avec les maigres forces dont elle disposait. Nataël sentait bien que son corps était un fardeau pour elle, que son frêle corps avait le plus grand mal à le porter.

Le court voyage parut durer une éternité, chaque pas le faisant souffrir comme jamais il n’aurait pensé souffrir. Malgré cela, il continuait, soutenu par le sourire inlassable de celle en laquelle il avait déjà confiance. Elle partageait avec lui toute sa volonté de vivre, toute sa motivation, et la douleur semblait moins forte en sa présence.

Contrairement à ce qu’il avait pensé, la jeune femme vivait dans un appartement tout ce qu’il y avait de banal. Il était propre, bien rangé, et il en dégageait la même tendresse que chez sa propriétaire.
Nataël aurait beaucoup aimé en apprendre plus de ce décor, mais l’inconnue ne voyait pas la chose du même œil, et elle le posa sur un canapé moelleux à souhaits, dans un salon aussi impeccable que le reste. Sans qu’il n’ait le temps de comprendre, le sommeil s’empara de lui, le parfum de la jeune fille lui réchauffant peu à peu ses entrailles meurtris par le rude climat de la Russie.

[ … ]


Le lendemain, ou tout du moins ce qui semblait être le lendemain pour Nataël, le jeune homme rouvrit les yeux. Luhnaire était à côté de lui et souriait, heureux de le voir se réveiller. Le Transporteur s’apprêtait à lui parler, comme tous les matins, lorsqu’il remarqua qu’il n’était pas chez lui.
De sa position allongée, il passa rapidement en position assise, son visage défiguré pour l’occasion par une mimique de douleur. Cette douleur, tout comme la vue de l’appartement, lui rappelèrent brutalement les évènements de la veille.
Même si dire qu’il ne souffrait plus aurait été un mensonge, il avait l’impression de se sentir bien mieux, ne serait-ce que pour respirer.

D’un geste lent pour éviter de raviver ses blessures, Nataël retira la couverture que son hôte avait pris la peine de poser sur lui. Tout aussi doucement, il se leva et jeta un regard circulaire sur la salle, pour enfin trouver ce qu’il cherchait.
La jeune fille avait veillé sur lui toute la nuit et s’était endormie sur la table du salon, sa tête posée sur deux bras qu’elle joignait en croix. Silencieusement, il traversa la salle et s’approcha d’elle. D’une main tremblante, il dégagea les mèches de cheveux qui voilait le visage de cette jeune femme. Maintenant que ses sens étaient de nouveau pleinement opérationnels, il ne pouvait la trouver que plus belle encore que ce que ses souvenirs ne la lui présentait.
D’un geste qu’il savait déplacé, il commença à frôler le joue de la femme endormie. Sa peau était incroyablement douce et il trouvait ce contact exquis. Ses doigts remontèrent lentement jusque sur son front, puis glissèrent jusqu’aux cheveux noir ébène de l’être si fragile qui s’offrait à ses yeux.
Un gémissement de la part de cette jeune fille l’obligea à retirer sa main d’un geste brusque. Il venait de la réveiller et elle se redressait lentement en position assise, se frottant les yeux pour se sortir de son état semi-comateux dans lequel elle était toujours.

Il recula rapidement de quelques pas et se heurta au niveau des côtes au buffet juste derrière lui. Un juron s’échappa de sa gorge pendant qu’il se massait. Il espérait maintenant que la jeune fille ne lui en voudrait pas. Après tout, il ne savait pas quelle heure il était, et il venait peut-être de la réveiller en plein milieu de sa nuit.
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