Le Destructeur Céleste

Nom : Amatera // Aretama

Prénom : Ran (à prononcer [ Rane ] ) // Zack

Âge : 18 ans // 20 ans

Sexe : Masculin // Masculin

Alignement : Neutre // Ego

Origine : Vespéria // Terre

Rôle : Contractor

Niveau d’Union : Immatérielle. Cependant, quelques changements commencent à survenir, et la phase Matérielle ne devrait pas tarder.

Pouvoirs :
Ran peut utiliser une sorte d’alchimie qui lui permet de contrôler la terre. Ainsi, dans la limite où il y a de la terre autour de lui, il peut lui faire prendre la forme qu’il veut : un mur protecteur, une arme, un escalier, etc…
Zack, lui, peut manipuler l’électricité dans toutes ses formes. Ainsi, sur un terrain à ciel ouvert et en cas de tempête, il est capable de faire tomber la foudre en quelques secondes. Au vu de la puissance de cette technique, il ne peux par contre pas l’utiliser souvent. Moins intéressant mais qui ne nécessite pas d’orage, il est également capable de contrôler la foudre sous toutes ses formes, ce qui inclus l’électricité statique généré par le corps humain, ou encore celle des câbles électriques.
Seul problème : Ran et lui sont sur Vespéria et ce genre d’outils n’existent pas dans ce monde…

Armes :
Ran a appris lui-même l’utilisation des armes. Aussi, même s’il n’excelle dans aucune arme en particulier, il connait les bases de quelques-unes : lance, épée à une main, arc et arbalète.
Pour Zack, les armes sont inutiles. De par son caractère bagarreur, il est devenu un expert en combat de rue. Ses armes sont donc ses poings et il sait où frapper pour faire mal, très mal.

Localisation : Hutoo, Vespéria

Caractère :



Même sans être un jeune homme asocial, Ran est un garçon assez renfermé. De l’extérieur, il fait toujours tout pour empêcher que ses sentiments ne transparaissent. Evidemment, ce trait de caractère a été accentué par l’arrivée de Zack dans sa vie et son corps. Déjà auparavant, peu de personnes avaient réussi à le connaître vraiment et cela était volontaire : il considérait comme dangereux toute personne le côtoyant et le connaissant d’un peu trop près. Il évite donc assez souvent de parler de lui, excepté lorsqu’il parle à sa meilleure amie, Calime. Cependant, encore une fois, ceci était vrai avant que Zack et lui ne partagent un seul et même corps.
En dehors de ce trait à la limite d’une certaine agoraphobie, le jeune homme est assez souriant, jovial et ne rechigne jamais à passer du temps avec d’autres personnes de son entourage.
Son job de chasseur a également fait de lui un jeune homme qui sait se concentrer et attendre patiemment, caché pendant des heures derrière un buisson ou un arbre. Par la même occasion, ce métier a développé un certain sens tactique qui, sans atteindre des sommets d’intelligence, lui permet d’être assez doué dans son travail.
Malgré son côté gentil et timide, le jeune Amatera est quelqu’un de très borné qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Au sein même du patelin où il vit, tout le monde sait qu’il vaut mieux éviter de chercher des noises à son entourage ou à lui.

Pour en faire un court résumé, Ran est donc un jeune homme dont l’arrivée de Zack en tant que son dominé a profondément troublé émotionnellement. Depuis, il s’est un peu plus renfermé qu’il ne l’était.




Zack, lui, est un jeune homme très difficile à vivre.
De nature orgueilleuse, il a souvent tendance à rabaisser toutes les personnes qu’il croise. Avoir gagné un pouvoir qui dépasse l’entendement humain a même fait de lui un être encore plus orgueilleux et le peu de modestie qu’il avait a fini par s’éteindre.
En revanche, être le dominé des deux a du obliger Zack à accepter de faire quelques sacrifices. En effet, avant cette rencontre, il avait pris l’habitude de faire absolument ce qui lui plaisait lorsque cela lui plaisait, le simple fait d’être obligé de suivre Ran dans son quotidien allant clairement à l’encontre de ce mode de vie.
Cela n’empêche en aucun cas qu’il sache que son sort aurait pu être bien pire, et ce malgré que la différence de caractère entre les deux hommes les obligent à se prendre la tête régulièrement. Par contre, et pour honorer leur pacte, Zack défend le corps de Ran comme s’il défendait le sien; il a compris qu’ils allaient être obligé de vivre ensemble encore un long moment et quiconque se dresse contre Ran risque de s’attirer les foudres de Zack, au sens propre comme au sens figuré.

Sur Terre, il était auparavant un garçon volage qui prenait plaisir à sortir avec un grand nombre de filles, voir même de femmes parfois plus âgée que lui.
Son proverbe préféré est « Il faut tout essayer dans la vie ». Aussi, pour ne pas se contredire lui-même, il avait pris l’habitude d’essayer tout ce qui pouvait paraître fun : sexe, drogue, alcool, … Tout ça fait partie de son quotidien.
Evidemment, ce genre de comportement étant assez incompatible avec la vie d‘étudiant à la fac, ses notes sont limites, sans pour autant être catastrophiques.
De manière encore plus accentuée que pour Ran, Zack est quelqu’un qui a la réputation du mec qu’il ne faut pas chercher. Il est assez violent et a tendance à se laisser facilement emporter par le feu de l’action. Un combat n’est pour lui qu’une simple distraction car il n’en a jamais perdu un seul.

Pour faire court, Zack est donc un jeune homme excessivement méprisable pour toute personne le croisant, la seule personne faisant exception étant Ran. En réalité, son dominant est la seule personne qui ait pris le temps de le connaître, que ce soit volontaire ou non. Le Vespérien est également le seul qui ose lui tenir tête, ce qui a eu tendance à surprendre l’albinos au début. Pour le coup, Ran est finalement peut-être le seul véritable ami de Zack.

Physique :



Malgré ce qu’il a l’air de dire, Ran est un jeune homme assez original : des cheveux bruns mi-longs et très raides, le jeune homme possède une longue mèche qui, lorsqu’elle est bien placée, peut cacher son visage partiellement. Tiens, d’ailleurs, son visage, parlons-en : chacun de ses traits est assez fin et Ran a tout pour attirer les regards. De peau mat et aux yeux très noirs, le garçon est également assez bien bâti. Atteignant difficilement le mètre quatre-vingt, il n’en demeure pas moins imposant de par sa musculature plutôt assez développée : loin d’être un culturiste, son physique dissuade les petites frappes d’Hutoo de s’en prendre à lui ou ses proches.
Le plus souvent, il s’habille avec un marcel blanc assez moulant. Tout comme son pantalon lui aussi complètement blanc, ce haut est particulièrement utile pour les chasses de Ran, offrant une grande liberté de mouvement. Mis à part le bracelet en cuir noir et blanc qui orne son poignet gauche, la tenue du dominé reste très sobre, contrairement à celle de son contractant.




La première chose qui frappe lorsque l’on regarde Zack est évidente : c’est un albinos. De peau donc très blanche, ses cheveux sont blancs et ses yeux rouge. La déficience génétique de sa peau empêche le jeune homme de bronzer et ce quel que soit le temps qu’il passe au soleil.
Au second abord, on remarque ensuite la stature imposante du dominé. Dépassant de peu son contractant, Zack est en revanche bien plus musclé. Dans sa courte vie, il a appris l’usage de différents arts martiaux et entretient son corps tout les jours. Car oui, même si cela peut paraître bizarre venant d’un homme qui boit et qui se drogue, Zack est assez métro sexuel (P.S. : pour ceux qui ne savent pas, ça veut dire qu’il prend soin de son corps avec tout plein de trucs). Evidemment, ce comportement s’accompagne d’une grande confiance en soi et il ne complexe pas du tout, contrairement à Ran.
Vêtu la plupart du temps tout en noir, ses vêtements ne manquent jamais d’être assez moulant et permettre aisément de deviner les courbes de son corps. Son pull se trouve être en réalité une sorte de veste alliant au noir habituel un rouge criard ainsi que du blanc. Finalement, sur ses deux mains, il possède deux mitaines en cuir noir.

[ Désolé pour les descriptions physiques, j’ai assez de mal.
Enfin, pour être plus précis, je déteste ça XD ]

Voilà enfin l'histoire !
Comme prévu, elle est vraiment très longue et même Alex n'est pas obligé de se forcer à la lire.
Moi, je suis assez fier de moi, je l'aime bien. Malgré sa longueur, j'ai quand même réussi à la trouver bâclée par endroit et j'espère que cela ne se verra pas.

Relisez juste le caractère de Zack !!
Et les quelques dernières lignes, car mon RP va débuter juste après la fin de l'histoire.

Histoire :

« Les deux faces d’une pièce, que le destin va finalement réunir… »

- Et bien, Ran, qu’est-que tu as ? Tu as l’air raplapla.

À l’entente de son nom, le jeune homme leva la tête vers son père, assis de l’autre côté de leur petite table de cuisine en bois. La tête entre ses deux mains et la voix encore un peu pâteuse, l’interpellé répondit.

- Oui, effectivement, j’ai du mal à dormir, ces temps-ci…

Et la cause : des rêves assez étranges. Depuis quelques temps, le sommeil de Ran était troublé par des songes assez mouvementés.

Cela faisait déjà maintenant quelques semaines qu’il rêvait de personnes inconnues, dans des décors inconnus faits de bâtiments délabrés et abandonnés. Ces buildings d’un district mal vu des Etats-Unis étaient maintenant en proies à tout les jeunes gens qui recherchaient un endroit tranquille pour s’adonner à tout genre de choses, Zack appartenant bien sûr au lot.
Et c’est d’ailleurs ce qui perturbe le plus la vie du jeune homme : il ne contrôle pas son corps mais bien celui de quelqu’un d’autre, un jeune homme affreusement orgueilleux que Ran aurait volontiers tenté de remettre à sa place.
Il ne savait pourquoi mais était forcé de constater qu’il faisait des rêves dont il se souvenait parfaitement, condamné à jouer un rôle qui le choquait et ne lui plaisait pas vraiment.
Cette nuit, par exemple…
Après avoir aspiré une sorte de poudre blanche par le nez, Ran avait ressenti dans son corps une drôle de sensation qui le rendait plus ou moins euphorique. Suite à cela, il avait passé la soirée à boire des boissons très alcoolisées, pour enfin finir sa soirée dans la chambre précaire d’un immeuble lui aussi en ruines à… coucher avec une femme à la fois complètement saoule et excessivement belle. Dans son corps, Ran aurait aimé pouvoir dire qu’il avait « fait l’amour » avec cette femme mais au vu de la violence de la manière dont cela s’était déroulé, il était évident qu’on ne pouvait parler en ces termes.

À chaque fois, le jeune homme se réveillait brusquement en plein milieu de la nuit et éprouvait le plus grand mal à se rendormir. Effectivement, même si le rêve explicité ci-dessus concernait particulièrement cette nuit, ceux qui le précédaient étaient assez identiques, avec parfois un peu de violence rajoutée à la scène. Les seules pauses dans ces rêves cauchemardesques de ces dernières semaines se trouvaient en fait être les images d’une enfance bien plus lointaine de Zack.

Zack Aretama…
Ce jeune homme envahissait complètement la vie de Ran, de nuit comme de jour. Malgré cela, le jeune Amatera était persuadé que tout ceci sortait de son imagination et de rien d’autre. Il en vint même à se poser des questions sur sa santé mentale… Pourquoi donc rêvait-il d’être quelqu’un d’autre ? Et surtout pourquoi une personne comme Zack ?
Les réponses à ces questions n’apportant que d’autres questions tout aussi inutiles, Ran se contentait de garder toutes ces histoires pour lui, ou presque.

Relevant le visage vers son paternel, le chasseur se redressa pour se tenir plus convenablement.

- Mais ne t’inquiète pas, ça ne m’empêchera pas de travailler.

Levant un sourcil en signe de doute, le père enchaîna.

- Je ne m’inquiète pas de ça mais plutôt de ta santé. Tu es sûr que ça va ?
- Oui, oui, ne t’inquiète pas.

Le sourcil toujours levé pour montrer qu’il n’y croyait pas une seconde, Yun, le père de Ran, empoigna son manteau de pêche et prit la direction de son travail, après avoir embrassé tendrement sa femme, Alize. Peu de temps après, c’est sa mère qui va partir pour son travail, saluant au passage son fils : elle a décroché un poste d’aide soignante chez le médecin de la capitale.
Du côté paternel de la famille, les hommes ont toujours été pêcheur, tout du moins cela a été le cas pour les mâles des dix dernières générations. Ran est le premier à renier cette tradition, au grand désespoir de son père qui aurait aimé lui apprendre à naviguer à ses côtés.
Non pas que ce soit vraiment un choix, le jeune homme n’a tout simplement jamais montré de facilités à suivre les pas de son père. Ses seules tentatives en tant que pêcheur resteront dans les annales tant elles furent catastrophiques.
En revanche, Ran a très vite montré un talent indéniable pour la chasse, le rendant plus ou moins connu dans Hutoo. Pour le coup, la déception du père de ne pouvoir faire de son fils un vaillant marin a complètement disparu pour être remplacé par une immense fierté.
C’est donc ainsi que chaque jour, chacun des membres de la famille part de son côté pour travailler. Le salaire de Ran ayant augmenté au fur et à mesure qu’il apprenait à maîtriser son art, le jeune homme était d’ailleurs sur le point de se séparer de ses parents pour vivre sa propre expérience de la vie.

Le gibier attrapé posé sur les épaules, c’était d’un pas rapide que Ran retournait chez lui. En effet, depuis le matin où il avait quitté sa modeste maison pour la forêt, le temps n’avait fait que s’aggraver pour finalement déboucher sur une violente tempête. Ne voulant rentrer bredouille, il s’était forcé à attraper au moins quelques petites bêtes avant de reprendre la route de sa maison. En chemin, ses pensées se dirigèrent vers son père : la navigation devait être rude avec ce temps. Même si ce n’était pas la première fois, Ran avait peur qu’il n’arrive malheur à son père. En outre, sa mère serait tellement effondrée s’il venait à disparaître que la famille finirait par imploser. Tout en continuant son chemin, le chasseur balaya ses pensées noires, sous peine de les attirer.

Lorsqu’il arriva devant chez lui, un haussement de sourcil, qu’il a hérité de son père, déforma son visage concentré : une jeune fille de son âge attendait devant la porte. De longs cheveux blonds coiffés en une belle tresse, elle portait une longue robe bleu ciel complètement détrempée. De belles courbes et un merveilleux visage donnaient à cette femme la réputation de la plus belle jeune fille du village. Quand enfin elle l’aperçu à travers le rideau de pluie qui les séparait, un grand sourire s’afficha sur son visage. Cette personne, il ne la connaissait que trop bien; c’était sa voisine et amie depuis toujours : Calime.

[…]

- Alors, qu’est-ce qui ne va pas ?
- Comment ça ?

Ils étaient maintenant tout les deux dans la chambre du jeune homme et Calime s’affairait à faire sécher sa robe en la froissant, pendant que Ran l’observait depuis son lit où il était assis.
D’après ses dires, elle l’avait attendu une petite vingtaine de minutes devant chez lui avant qu’il n’arrive. Et apparemment, sa présence n’était pas qu’une simple visite de courtoisie…

- C’est ton père qui m’a dis que t’as l’air un peu paumé ces temps-ci.
- Quand est-ce qu’il t’a dis ça ?

Ignorant volontairement et promptement sa question, elle poursuivit sur sa lancée.

- Il paraît même que tu ne dors plus. Il y a quelque chose qui ne va pas ?

Si la personne avait été n’importe qui d’autre, Ran aurait tout simplement cherché une bonne excuse pour éluder la question mais il savait qu’elle, elle ne se laisserait pas avoir. Depuis toujours, Calime était la seule personne à laquelle il parlait de ses ressentis, de ses sentiments et de tout ce qui pouvait traîner dans sa tête. Lorsqu’il avait un quelconque problème, il était pleinement conscient qu’elle serait là pour lui et inversement, il était là pour elle. Combien de fois son épaule avait-elle servi pour qu’elle puisse pleurer d’une relation mal terminée ? Il ne saurait le dire. En fin de compte, leur relation était très semblable à celle de deux jumeaux et l’un comme l’autre trouvait la situation très agréable, les deux étant enfant unique.

Le jeune homme poussa un long soupir d’exaspération à l’adresse de son père et se jeta à l’eau.

- Je fais des rêves bizarres, c’est tout.

Intérieurement, il avait espéré qu’elle n’en demanderait pas plus car il ne souhaitait parler de Zack et de ses… « pratiques », à personne, pas même Calime, mais il savait pertinemment que c’était peine perdue.
Il ne saurait dire si c’était le mot « rêve » ou bien le mot « bizarre » qui avait attiré son attention mais la belle jeune femme stoppa son entreprise et vint s’asseoir sur le lit de son ami, le fixant de ses grands yeux bleu.

- Bizarre dans quel sens ? Pour que ça t’empêche de dormir et que tu ne m’en parles pas avant, ce doit être carrément apocalyptique !

Sa remarque arracha un sourire à Ran. Elle avait toujours eu le don de le faire sourire, même lorsqu’il parlait de choses qui le mettait mal à l’aise, comme maintenant.
Décidant d’avance de ne pas lui mentir pour éviter de perdre du temps, il déballa son sac, un peu à contrecœur.

- On va dire que ça fait quelques temps que je rêve que je suis dans un monde inconnu à vivre la vie de quelqu’un d’autre. Toutes les nuits, je rajoute un épisode de la vie de cette personne complètement sortie de mon imagination.
- Ah bon ? Effectivement, c’est bizarre… Et tu fais quoi dans la peau de cette personne ? Au fait, c’est un homme ou une femme ?

Pour la première fois depuis longtemps, Ran sembla hésiter pour répondre à Calime. Une courte seconde, il maudit même son père pour avoir parler de leur discussion du matin à la jeune femme.
Et puis, finalement, il se décida à tout raconter, à commencer par son rêve de la nuit dernière.

Evidemment, il évita de donner tout les détails des déboires de Zack, détails qu’elle ne demanda d’ailleurs pas. Petit à petit et sans qu’il ne s’en rende compte, parler de son alter égo terrien lui permit de se décharger d’un poids qui lui pesait depuis déjà trop longtemps.
À la fin de son récit, Calime reprit le dialogue.

- Et bien ! Tu imagines des trucs bizarres.
- …Ouais.
- Mais ne t’inquiète pas. Tu finiras bien par arrêter d’être tourmenté par ce type. Après tout, il sort de ton imagination, non ? Peut-être même que m’en avoir parlé va le faire disparaître !

Tout en réfléchissant aux paroles de son amie, Ran se laissa tomber en arrière sur son lit, les deux mains croisées derrière sa tête. Les images de ses rêves défilaient devant ses yeux très rapidement avant qu’il ne lâche finalement.

- Oui, j’espère que tu as raison.



Seulement, voilà… Calime s’était complètement trompée.
Ran avait vraiment espéré qu’elle ait raison et que Zack disparaisse de ses rêves mais c’était tout le contraire qui se passa…

Un soir, après une journée de travail éreintante, Ran se laissa emporter dans le pays des songes, redoutant par la même occasion la nouvelle aventure que lui raconterait Zack.
C’est donc avec une grande surprise mêlé à une grande joie qu’il se retrouva dans son corps, complètement libre de ses mouvements. Et ce n’est qu’après cette joie passée qu’il observa la salle autour de lui. Aussi loin que pouvait se poser le regarde de Ran, ce n’était que blanc à perte de vue, à l’exception de… ce miroir.
À une dizaine de mètres devant lui, un immense miroir aussi haut que long donnait l’impression de couper la pièce en deux. Evidemment, la salle ne présentant aucune limite, penser que le miroir le coupait en deux n’était que pure hypothèse de la part du jeune homme. En outre, ce n’était de toute manière pas ce détail qui lui importait : dans le miroir, ce n’était pas son corps qui se reflétait mais bien celui de Zack.
Jetant automatiquement un nouveau regard sur son propre corps, Ran eut bien la confirmation que ce rêve était très étrange. En effet, son propre corps reflétait celui de Zack dans le miroir.

Sans vraiment en comprendre la raison, le jeune homme s’approcha du miroir pour l’observer de plus près, son reflet faisant par la même occasion la même chose que lui.
Arrivé plus ou moins à un mètre de la surface réfléchissante, Ran tendit sa main droite pour effleurer le reflet de Zack.
Détail qu’il ne remarqua pas sur le moment, son reflet leva lui son bras gauche pour faire la même chose que lui.

Et puis…
Lorsque leur main se touchèrent, une forte lumière se dégagea du miroir et il commença à se briser de toute part. Chose à nouveau étrange, la forte lumière n’éblouit pas Ran et son envie de comprendre l’obligeait à rester sur place malgré son cerveau qui lui criait de s’enfuir.
Petit à petit, la surface réfléchissante tomba en morceau et Ran put observer Zack depuis ses propres yeux, ce qui faisait un peu bizarre.
Alors que lui retirait brusquement sa main, Zack le faisait plus calmement de son côté, affichant un grand sourire que Ran n’avait pu que lui deviner jusque-là.

- Ah ! Mais c’est mon petit Ran !

Décidément, que ce soit vu de l’extérieur ou de l’intérieur, Zack était vraiment un jeune homme qui avait tout pour irriter Ran. En revanche, l’avantage à être en dehors de lui était non négligeable : rien n’obligeait à rester avec lui.
Et là, d’un coup, la déclaration de Zack l'obligea à se poser de nouvelles interrogations.

- Tu me connais ?

Quittant son sourire pour un regard étonné, Zack reprit.

- Bien sûr ! Après tout, tu es né dans ma tête. On est dans mon rêve, là !

Répétant le haussement de sourcil hérité de son père, Ran réfléchit quelques secondes avant de continuer.

- On est dans le mien.
- De quoi ?
- De rêve.
- Ah non ! Ça, c’est pas possible.

Remarquant que ce petit jeu pouvait durer une éternité, Ran réfléchit à un moyen de mettre en avant sa vision des choses. Après tout, ils étaient bien dans son rêve, non ?

- Je peux même rajouter que c’est le premier rêve depuis longtemps que je fais où je ne suis pas dans ton corps.

Le silence de Zack laissa à Ran le loisir d’imaginer qu’il n’avait rien à répondre à de tels propos. Pour une fois, c’était donc lui qui obligeait l’albinos à supporter son point de vue.
Ce qu’il ne savait pas, c’était que l’homme en face de lui réfléchissait surtout à ses propres rêves, ceux qu’il avait passé dans son corps à lui. Forcément, sachant cela et se savant réel, Zack ne pouvait se contenter d’approuver ce que l’autre disait.

- C’est marrant que tu dises ça, parce que c’est exactement pareil de mon côté. Je rêve de toi depuis plusieurs semaines, maintenant.

Sa déclaration jeta un froid dans l’infinité de cette grande salle blanche.
Pendant presque une minute, aucun des deux protagonistes n’osa parler. La seule hypothèse valable si les deux jeunes hommes avaient raison étant théoriquement impossible, le dialogue ne débuta que tardivement.

- Je… je crois qu’il faudrait qu’on discute.

[…]

Pendant un long moment, les deux jeunes hommes discutèrent de leurs rêves, de leur vie et de beaucoup d’autres choses. Peu à peu, ils en vinrent tout les deux à accepter le fait que l’autre existait bel et bien et Zack resta sérieux tout du long, confiant quelques-unes de ses pensées au Vespérien. Le Terrien appréciait de plus en plus le simple fait de parler avec son futur dominant : il était la seule personne à ne pas le mettre tout de suite dans la case « jeune homme qui ne fera rien de bien de sa vie » et acceptait sa manière de voir les choses. C’était probablement la première fois de sa vie qu’on ne le regardait pas comme un déchet ou comme un homme à craindre.
Ran, de son côté, commençait à voir l’albinos sous un nouveau jour, celui de l’homme sérieux et beaucoup plus agréable à vivre. Il avait vécu assez longtemps dans sa tête pour savoir que ce comportement était extrêmement rare mais était heureux de pouvoir en faire l’expérience.

Maintenant, il restait une question en suspens, une question qui nécessitait une réponse.

- Et on fait quoi, maintenant ? C’est bien mignon, tout ça mais on est coincé dans notre rêve commun. En plus, je sais pas pour toi mais moi, j’ai même pas l’impression d’être dans un rêve, alors ça risque d’être dur de se réveiller.

Sans laisser à Ran le temps de répondre, une voix venant de nulle part résonna dans toute la salle.

Alors qu’ils s’étaient assis pour discuter, les deux jeunes hommes bondirent sur leurs pieds en entendant cette voix. Aucun des deux ne fut même surpris d’entendre une voix surgir de nulle part; ils en avaient déjà vu assez pour ne plus s’inquiéter d’une si insignifiante chose.
Le ton de la voix laissa les deux humains comprendre qu’elle était venue pour leur donner toutes les réponses qu’ils voulaient, ceci étant suffisant pour que chacun d’eux ne se taise et écoute.



Immédiatement après la fin de sa phrase, le plafond de la salle se changea en nuage gris et menaçant. Dans l’ordre des choses vinrent ensuite l’orage et ses éclairs. Le décor n’était plus du tout aussi paisible qu’il y a quelques instants, si bien que les deux garçons se mirent en position défensive. Et puis brusquement, la foudre frappa Zack de plein fouet dans un grand bruit.
Tandis que l’albinos s’étalait littéralement sur le sol, Ran se serait volontiers précipité vers lui pour voir ce qu’il avait si lui-même n’était pas dans une mauvaise situation : des piliers de terre s’échappaient du sol et le serraient en remontant, couvrant rapidement tout son corps, visage y compris. Déjà il sentait que l’air commençait à lui manquer et d’horrible sensations d’oppression et de peur s’emparèrent de lui.

Les deux protagonistes étaient persuadés qu’un tel choc les obligerait à se réveiller mais ce fut tout le contraire : lorsqu’ils ouvrirent les yeux, ils étaient toujours dans la même salle, allongés sur le sol l’un à côté de l’autre, complètement en sueur.
Tant bien que mal, ils se relevèrent et s’observèrent quelques secondes. L’expérience qu’ils venaient de vivre les avait un peu secoués mais Vespérien comme Terrien étaient assez conscient pour se rendre compte qu’un drôle de pouvoir parcourait leurs veines.
Ran observait ses mains de manière étrange, comme s’il s’attendait à ce qu’en sortent des orbes de feu, de glace ou de quoi que ce soi d’autre.



Sans vraiment comprendre ce que devenir un Contractant signifiait encore, les deux jeunes hommes se regardèrent longuement sans bouger. Obéissant aux ordres de la voix sans vraiment les comprendre, Zack s’approcha de Ran et lui tendit une main avec un grand sourire.

- Je ne suis sûr de rien mais j’ai l’impression qu’on est dans le même bateau, maintenant. En cas de problème, je serai donc toujours là pour toi, si le contraire est également valable.

La déclaration de Zack comme celle de la voix laissa l’autre jeune homme assez perplexe. Et puis en quelle manière leur destin allait-il être liés ? Comment ? Pourquoi ? À quel point ?
Toutes ces questions restaient en suspens, la seule chose certaine étant la main franche que lui tendait Zack. Ainsi, sans vraiment réfléchir et son corps agissant plus vite que ce que son cerveau le faisait, Ran serra franchement la main de son futur dominé.

À cet instant, un pentagramme étrange se dessina sur le sol aux pieds des deux garçons et une forte lumière s’en échappa. Peu à peu, Zack devint de plus en plus transparent pour finalement disparaître, son grand sourire encore scotché au visage.



Cette nuit, Ran s’était encore une fois réveillé en sursaut, le visage en sueur. Par la fenêtre en face de lui, le jeune homme pouvait voir que la lune n’en était qu’à la moitié de sa course. En fin de compte, même s’il avait l’impression d’avoir passé une dizaine d’heures dans son rêve, seulement une petite poignée s’était écoulée dans la réalité.
Emergeant peu à peu complètement dans le monde réel, Ran s’assit dans son lit en se frottant la visage de sa main gauche.
Et puis son rêve lui revint en mémoire : la rencontre avec Zack, leur dialogue, l’expérience horrible qu’il avait du subir, et puis tout le reste.
De tous les rêves qu’il avait fait ces temps-ci, celui-ci avait été le plus réaliste mais évidemment, il n’était rien de plus qu’un rêve. La seule chose qui pourrait avoir changé est la manière dont Ran verrait Zack à l’avenir, si toutefois il continuait à le voir.

Décidant d’aller se servir un verre d’eau avant de retourner se coucher, le jeune homme se leva et prit la direction de la cuisine.

- Hey ! Mais c’est cool chez toi !

Arrivé à mi-chemin entre son lit et sa porte, Ran se retourna brusquement. Zack venait de parler, il en était sûr. Qui plus est, cette fois, il était également certain de ne pas être en train de rêver.
Mais pourtant… La chambre était bien vide ! D’où venait cette voix ? Le regard de l’adolescent balayait encore et encore la salle à la recherche de quelque chose d’inhabituelle.

- Je suis là, Ran. Dans ton corps. J’ai quitté mon monde et mon corps pour le tien.
- Qu… Vraiment ?
- À moins que tu ne soies fou et que tu entendes des voix, oui.



Voilà comment la vie de Contractor de Ran et Zack débuta réellement.
Depuis le premier jour, l’intrusion de l’albinos dans son corps avait obligé Ran à se renfermer encore plus sur lui-même, ignorant les aides extérieures qu’auraient pu apporter ses parents ou encore Calime. Pour être sûr de ne plus être embêté par des dialogues comme la dernière fois, il feinta même un retour à la normale. Aussi, même lorsque Calime lui posa des questions sur ses rêves agités, il déclara avec une facilité qui le déconcertait que cela n’était plus que mauvais souvenirs.
Le Terrien, lui, prit le tout avec beaucoup de légèreté et d’amusement. Au début, il profita de son nouvel état pour découvrir l’environnement de Ran. Les remarques plus ou moins cinglantes fusaient, remarques que seul son dominé pouvaient entendre, et ce malgré lui. Aussi, Zack ne se cacha pas d’une attirance toute particulière pour Calime. Apparemment, les charmes de la demoiselle l’avaient envoûtés, comme beaucoup d’autres hommes avant lui.
Cette attitude, comme la plupart de celles que son dominé adoptait, avait pour effet de mettre Ran hors de lui. Le souvenir de ses rêves dans la peau de Zack faisait que jamais il n’aurait pu le laisser approcher de Calime. De la jalousie ? Peut-être bien…

Malgré tout, une confiance s’était établie entre les deux jeunes hommes, surtout depuis le jour où l’un comme l’autre découvrirent l’existence et le moyen d’utiliser leur pouvoir.

Ce jour-là, Ran chassait. Pour ce travail, la patience et le silence étaient de mise, chose que Zack ne comprenait manifestement pas.

- T’en as pas marre d’attendre, Ran ?! Viens, on va ailleurs : y’a rien, ici !
- Tais-toi.

Evidemment, une simple sommation comme celle-ci n’empêcha pas l’albinos de continuer son flot ininterrompu de paroles toutes plus inutiles les unes que les autres. Même si ce comportement avait tendance à rendre Ran hargneux, le jeune homme restait concentré sur une cible qui ne tarda pas à apparaître, à la grande stupéfaction de Zack : un gros sanglier venait de pointer le bout de son nez à une dizaine de mètres d’eux.

- Ouah ! Mais t’avais raison, en plus !

Sans prêter attention aux paroles de son contractant, Ran se rapprocha de sa cible le plus discrètement possible. Sans un bruit, la distance qui séparait les deux êtres vivants diminua de moitié.
Le chasseur était accroupi derrière un arbre, sa main gauche appuyée sur le sol et l’autre armée de sa fidèle lance.

Et puis… alors même que Ran cherchait un moyen d’immobiliser sa cible, plusieurs lianes de terre s’élevèrent du sol sous les pieds du sanglier. Rapidement et mortellement efficace, les dites-lianes enserrèrent la bête et la paralysèrent au sol. De peur, la victime de cette magie commença à pousser d’horribles cris stridents.
Pour le coup, même Zack ne prononça plus un mot, trop estomaqué pour émettre le moindre son. Ran, lui, venait de comprendre qu’il était à l’origine de cette évènement alors qu’il se rappelait son rêve. Ces lianes, elles ressemblaient étrangement aux colonnes de terre qui l’avaient lui-même fait suffoqué. De plus, la voix leur avait dit qu’il pourrait « faire gronder la terre »…
Trop absorbé par cette étrange révélation, Ran ne remarqua l’autre sanglier qui se jetait sur lui que trop tard. La bête l’avait chargé et il se retrouvait sur le dos, l’animal sur tout son corps. Par simple réflexe, le Vespérien n’avait eu que le temps de mettre sa lance en travers de la gueule de l’animal. Intérieurement, Ran s’en voulut : il avait manqué de vigilance, et ce pour la première fois depuis ses débuts de chasseur. Qui plus est, même armé de son nouveau pouvoir, il ne pouvait strictement rien faire, ses deux mains étant plus qu’occupés par la lance qu’il s’efforçait de tenir.
Etrangement, un courant électrique parcouru le corps de Ran, suite à quoi la prise du sanglier diminua peu à peu pour finir par disparaître. Dans un effort, le chasseur repoussa la corps de la bête sur le côté et l’observa. De ses yeux coulaient du sang, comme si elle avait été détruite de l’intérieur.

- Tu vas bien, Ran ?

Essuyant la sueur sur son front du dos de sa main et vérifiant qu’aucune autre bête n’était de la partie, l’interpellé répondit.

- Oui. C’est toi qui a fait ça ?

La question était sortie naturellement, la réponse lui paraissant plus qu’évidente.

- Bien sûr ! Quand j’ai vu que tu contrôlais la terre, j’ai compris que je pouvais moi contrôler tout ce qui était électrique. J’ai donc utilisé l’électricité statique de ton corps pour attaquer le cœur de la vilaine bestiole !
- Electricité… statique ?

Et bien oui : pour un Terrien, c’était une notion courante mais la donne était différente sur Vespéria.

- J’pourrai pas vraiment t’expliquer ce que c’est mais c’est de l’électricité générée par ton corps lorsqu’il entre en contact avec d’autres choses, je crois… Enfin bref, on s’en fiche ! Ce qui compte, c’est que ça marche ! D’ailleurs, tu veux pas faire taire l’autre bestiole qui crie ? J’en ai ras-le-bol !

Pour une fois, ils étaient totalement d’accord. Ran se leva et s’approcha de la bête encore paralysée au sol pour l’achever d’un coup de lance dans la nuque. Elle étouffa un dernier cri de douleur avant de passer l’arme à gauche. Immédiatement après, il s’accroupit et toucha les lianes qui la serraient. Aussi facilement que des vraies plantes le feraient avec un coup de vent, les solides attaches s’écartèrent et retournèrent d’où elles venaient, dans le sol.
Pendant qu’il s’occupait à ramasser son butin pour le ramener, Ran lança à son dominé.

- Merci.
- De rien ! Tu sais, en même temps, je t’avais dis que je te protégerai aussi longtemps que tu ferais pareil.

Il avait raison, effectivement… Leur pacte… C’était en ça qu’il contribuait.
Finalement, il prenait tout son sens dans ce genre de situation.

- Mais ils sont géniaux, ces pouvoirs ! À nous deux, on est trop fort !

Même si cela lui coûtait de l’admettre, Zack avait raison. Ces pouvoirs dépassaient l’entendement humain. À bien y réfléchir, Ran se rappela que beaucoup de personnes sur Vespéria parlaient de rumeurs à propos d’êtres humains spéciaux… Etaient-ils, comme lui, liés à un Terrien ? Enfin, dans tous les cas, la seule chose qui était sûre, c’était qu’ils se faisaient appeler… Contractor.
Lorsqu’il partagea sa réflexion avec son dominé, Zack reprit le ton sérieux de leur rêve.

- En tout cas, que tu aies raison ou pas, personne n’est comme ça sur Terre. Enfin… je ne suis sûr de rien sauf que s’il y en a, notre monde obligerait de tels êtres à se cacher. On accepte mal les différences, sur Terre.

Décidément, ce monde qu’était la Terre semblait repoussant en tout point. Ran était bien content de vivre sur Vespéria.

[ … ]

Peu de temps après, ils découvrirent que Zack n’était pas capable d’utiliser son pouvoir seul. En réalité, s’il avait pu le faire la fois avec le sanglier, c’était dû au fait que Ran s’était inconsciemment laissé submerger par la volonté combative de son dominé.
Par la suite, ils avaient même tous les deux essayé de contrôler la foudre lors d’une très grosse tempête. Sans le vouloir, ils avaient créé un gros cratère dans le sol, juste à la sortie de la ville, ce qui avait autant amusé Zack que ce que cela avait surpris Ran.

Evidemment, les différents chasses de Ran devinrent de plus en plus facile au fur et à mesure qu’il apprenait à contrôler son pouvoir. Par association, sa réputation augmenta en même temps.
Depuis cette fameuse chasse aux sangliers, Zack avait beaucoup gagné en estime pour le métier de Ran et se prit complètement à ce que lui considérait comme un jeu. Dorénavant, le jeune homme donnait même quelques conseils sur le combat au corps à corps à son contractant, ainsi que des remarques assez pertinentes sur les choses qui pouvaient échapper à Ran. Ainsi, peu à peu, des signes de changement apparurent dans le corps du dominé, jusqu’à ce qu’il ne regagne un corps séparé de celui de son ami Vespérien. Sans être vraiment son corps, l’albinos regagna sa forme originelle sous l’aspect d’une sorte de fantôme. Dès lors, leur deux pouvoirs furent bien séparés et Zack usa de sa forme immatérielle pour observer discrètement les jolies voisines qui se changeaient, chose que lui interdit rapidement Ran, sans que cela n’ait vraiment d’incidence.

Passèrent ainsi plusieurs mois. Peu à peu, Ran s’habitua à la constante présence de Zack, sans pour autant se rouvrir un peu aux autres. La présence de son contractant devint normale et il n’imaginait plus la vie sans être deux. En réalité, Zack comme Ran avait compris où étaient les limites de l’autre et ne les dépassaient plus. Les prises de tête du début étaient toujours aussi fréquentes mais l’un comme l’autre s’y étaient plus ou moins habitués, en particulier parce que leur deux corps étaient maintenant dissociable.

D’un accord commun, les deux garçons avaient décidé de garder leur pouvoir secret pour éviter qu’on ne l’oblige à l’utiliser pour telle ou telle raison. Il ne leur restait qu’à continuer tranquillement de vivre.

Depuis son premier rêve dans le corps de Zack, Ran avait maintenant atteint la majorité terrienne et vivait seul, dans une maison non loin du port d’Hutoo.
Dorénavant, le Vespérien ne voyait presque plus personne, son travail lui prenant beaucoup de temps. Même Calime ne le revoyait que de temps en temps, en coup de vent, elle aussi étant occupée par son travail. En finalité, la seule personne qui le voyait quotidiennement était Zack.

- Dis, t’aurais pas un coin sympa, pour faire la fête. J’en ai marre de passer toutes nos soirées ici, à rester gentil et sérieux.
- Non. Il n’y a que des bars avec des marins qui boivent des bières au goût immonde dans le seul but de se saouler. Et puis avec ton corps, tu ne peux pas faire grand-chose.

Visiblement, même Zack n’était pas enchanté par l’idée puisqu’il soupira un grand coup avant d’ajouter.

- Dommage…

Le visage de Ran, qui n’avait jusque-là pas quitté le plafond, se tourna dans la direction de son dominé. Se redressant en position assise sur son lit, il reprit.

- Ton monde te manque ?

Dans sa tête, les images des soirées de Zack lui revinrent partiellement. Il aurait été normal qu’il s’ennuie sur Vespéria : il faisait probablement dix fois plus de choses en une soirée sur Terre qu’en un mois ici. Malgré cela, le Terrien souriait tout en gardant en arrière plan son côté très sérieux.

- Oui et non. Evidemment, certaines choses me manquent… mais je suis content d’être là, avec toi. Je pense que j’aurai difficilement pu avoir un dominant mieux que toi. Tu es la seule personne jusqu’ici qui a pu me supporter autant !

Même si sur son visage, rien ne transparut, Ran venait de se prendre une énorme baffe en plein visage. Les mots de Zack venait de déclencher un véritable raz-de-marée dans les sentiments du jeune homme. En réalité, il n’aurait jamais pu deviner que Zack pensait ça de lui.
Ce chamboulement provoqua même une chose plus qu’étrange…
Zack était… là. Pour de vrai. Son corps était devenu matériel. Le haussement de sourcil de Ran et une étrange sensation de chaleur amena Zack à lui aussi se rendre compte de ce qui se passait. Il observa son bras, puis son torse.
Car oui, évidemment, la matérialisation n’avait pas apporté ses vêtements et il était nu.
Apparemment, cette situation ne le gênait pas le moins du monde, ce qui n’était pas du tout le cas de Ran qui venait de dévier ses yeux en rougissant un peu; voir apparaître un homme entièrement nu dans sa chambre était chose peu courante.

- Qu’est-ce qui se passe ?! C’est… trop bien.

La fin de sa phrase venait de laisser retomber son état d’excitation. Aussitôt, Ran tenta un nouveau regard dans sa direction, remarquant d’emblée que le corps de Zack était redevenu fantôme.
Vespérien comme Terrien savaient que cet évènement annonçait la futur étape de leur union en tant que contractant. Ce qui voulait dire que… Zack allait finir par apparaître vraiment.

- Maintenant que tu m’as vu d’un œil extérieur, tu peux quand même avouer que je suis super beau, non ?

Le moins qu’on pouvait dire, c’était que Zack ne perdait pas le nord.
Ran força un rire moqueur à l’attention de son contractant mais le cœur n’y était pas. En fait, une boule s’était immiscée dans le ventre du dominant et ne semblait pas prête à en partir.
C’était un étrange sentiment… qui n’avait du point de vue de Ran aucun attrait.

Décidant de sortir pour se changer les idées, le jeune homme empoigna une veste et prit la porte de sortie.

- Tu vas où ?
- Je sais pas. J’ai envie de marcher.
- Ba je viens, alors.

Il avait beau l’avoir précisé, cela avait été inutile. En effet, leur deux corps étaient encore indissociables l’un de l’autre. Il était largement plus prudent que le dominé reste près de son dominant.


La porte d’une maison d’Hutoo s’ouvrit brusquement, son habitant en sortant en humant l’air un grand coup.
Et puis, sa veste sur les épaules et un fantôme sur ses traces, il s’avança dans la fraicheur de la nuit…

Son histoire commençait vraiment.

Belle histoire je vois rien à redire (oui j'ai tout lu malgré ton conseil, je fais ce que je veux c'est moi l'admin :p)

Bref, tu es validé^^

Chouette !
Je suis très content que tu aies lu, et ce malgré mon conseil !
Et si tu la trouves bien, c'est même encore mieux ! Mine de rien, le simple fait que tu aies réussi à aller jusqu'au bout me fait plaisir ^^

Je vais donc prévenir les joueurs qui voulaient jouer avec moi que je peux entammer le RP ^^