"Into The Wilde"

Zéhyr n'avait pas fermé l'oeil de la nuit.
Peut être parce qu'Iris ne s'était toujours pas réveillée. Peut être à cause de ce qu'il avait vu. Peut être parce qu'il était perdu, qu'il n'était plus sûr de rien, qu'il avait l'impression de ne rien contrôler...
Les pensées s'enchaînaient dans son esprit comme les heures défilaient.

Alors qu'il repensait à Iris, la feuille de leur promesse laissa échapper quelques notes étouffées d'une mélodie.
La feuille, la promesse, le rêve, le ...monde des rêves !
Aussi heureux que lorsqu'il découvrait enfin la réponse à une énigme de jeux vidéo, Zéhyr ferma les yeux et s'obligea à dormir.
S'il y avait bien un endroit où la jeune fille se cachaient lorsqu'elle se sentait mal, c'était dans ses rêves.
Patient et confiant, le jeune homme relâcha sa tension petit à petit et lorsqu'il rouvrit les yeux, il ne sentait plus la force de pesanteur agir sur lui.
Il flottait dans une mer de lumière blanche, un torrent de sentiments aussi différents les uns que les autres. Totalement désorienté, Zéhyr remarqua que des portes allant de la traditionnelle porte en bois au rideau de perles en passant par des portes coulissantes, apparurent autours de lui.
Mais laquelle prendre? laquelle prendre ?? le désespoir le gagna et comme en dépit de cause, Zéhyr pensa à Iris. Iris, si fragile. Iris si seule. Iris qui n'était pas là. Iris avec qui son assurance semblait avoir disparu.
Lorsqu'il leva la tête, il ne restait plus qu'une porte, d'un bois vieux, sombre et vermoulu. Zehyr la traversa et se retrouva la nuit, en pleine forêt. Cette fois, il garda tout son calme. Il connaissait ce bois, il connaissait cette vue, il connaissait la voix qui chantait non loin.
En effet, Iris soulageait sa tension d'une voix rendue encore plus sublime par son pouvoir.
Lorsqu'il étaient assez proche, les deux jeune gens fusionnaient presque leurs ressentis, leurs sentiments; et c'est pourquoi Iris ne fut pas surprise de l'arrivée de son contractant. Elle l'avait sentie venir.

Ils discutèrent. Longtemps.
D'abord de choses anodines, de souvenirs, de l'un, de l'autre... puis de choses beaucoup plus graves comme ce qu'ils avaient vu, ce qu'il devaient faire, ce qu'ils voulaient faire.
Ils se mirent d'accord sur la recherche de l'Espoir du Renouveau pour trouver réponse, refuge et qui sait? un moyen de regagner Vesperia.
Zehyr n'avait jamais été attaché à sa vie. Il l'a vivait sur l'instant, sur des coups de têtes parfois sans réfléchir... alors pour une fois qu'il semblait avoir trouvé un but pour lequel se battre, pourquoi refuser ? pourquoi renier l'héritage qu'il portait ?
Il se passait des choses terribles au sujet des contractants et il faut l'avouer, cela excitait un peu le coté aventurier et la curiosité de Zéhyr.

Voila pourquoi il décida de partir, quitter sa maison, sa ville, le pays ... sous l'excuse de partir étudier à l'étranger.
Un sac à dos, une tente et sa guitare, Zéhyr commença son exode au coté de sa bien-aimée, plus qu'heureuse de laisser derrière elle cette ville dangereuse.
Le coeur léger, le couple se retrouva vite au beau milieu d'une campagne vallonnée à la tombée de la nuit. A bout de souffle, Zéhyr monta sa tente et s'endormit tout aussitôt, laissant Iris à ses pensées.

Les yeux rivés sur le ciel étoilé, elle laissa échapper un soupir et observa son contractant.
La bouche légèrement ouverte, les bras de tout les cotés et une expression à faire pâlir Marc Labrèche du "Coeur à ses Raisons", le jeune homme semblait dormir... bien.
Dormir... Iris y repensait.
Depuis combien de temps n'avait-elle pas réellement dormis ? ou même manger ? Est-ce qu'elle le pourrait de nouveau un jour ou était-elle condamnée ? A cette pensée, des larmes commencèrent à naître dans ses yeux, tandis que Zéhyr s'agita dans son sommeil.
Inspirant longuement, Iris se contraint au calme. Après tout, son bien aimé était là pour elle ... il trouverait un moyen, il a toujours su trouver une solution. Elle le sait.
La fine fille réfléchit alors à son pouvoir, au monde des rêves, a Vesperia, aux contractants en général, aux pouvoirs qu'ils pouvaient avoir, aux mystérieux hommes en noir, à ce monde où elle était perdue...

Beaucoup de choses bougeaient dans son esprit.
"Encore heureux que personne ne puisse lire dans mes pensées", se dit-elle avant de scruter les environs et de rajouter, " De toute façons, il ne doit y avoir personne dans ce coin...".
Se sentant encore plus en sécurité, elle reprit le fil de sa réflexion

Assise dans une cabane abandonnée, une jeune fille observait les étoiles. Pourquoi...les mêmes étoiles apparaissaient aussi sur Vesperia? Il y a une croyance qui suppose que chaque être possède son étoile, si les étoiles des deux mondes sont identiques, deux êtres ne devraient-ils pas osséder la même étoile? Dans un monde et l'autre...
Il faisait nuit, lorsque deux êtres approchèrent, elle ne puvait aps les vor, mais elle entendait clairement eurs pensées. Deux Contractants, Zehyr et Iris. Ils venaient de s'installer dans cette région peu peuplée à la recherche de l'Espoir du Renouveau. Un nom que l'Observateur connaissait, mais jamais elle n'avait essayé de rentrer en contact avec eux, la chose qu'elle désirait c'étai la paix, elle avait réussi à l'obtenir, relativement. Ses sones étaient toujours troublés mais peu de personnes s'apprchaient de cet endroit.
Elle réfléchissa, fallait-il rentrer en contact avec eux? Ils semblaient plus purs que ceux qu'elle eut rencontrer tantôt.

-On dirait...que ça vient de commencer.

La réunion de tous les contractants, l'Espoir du Renouveau rassemblait les êtres dotés de facultés hors du commun, pourquoi étaient-ils apparus? Probalement...le destin. Ce même destin qui venait de les amener à elle.
Lentement elle s'approcha, une tente était montée, le jeune homme dormait mais sa contractante était éveillée, et elle pensait encore. Des idées confuses. Iris devait l'avoir repéré à présent, pas très difficile dans une région déserte.

-Bonsoir, Iris.

Un film d'horreur serait moins effrayant, et chose assez énervante, à la seconde où elle venait de prendre la parole, un grand nombres de questions germèrent dans les pensées de la jeune flle, heureusement qu'elle était seule.

Iris était si perdue dans l'immensité étoilée qu'elle sursauta lorsqu'une étrange fille lui adressa la parole.
Tétanisée, elle ne put que rester immobile tout en se posant milles questions, et dans ce flot d'idée, le nom de Zéhyr revenait sans cesse, comme un appel désespéré.
Voyant qu'on ne lui sautait pas dessus, elle se décrispa légèrement et pu enfin articuler des mots à peine audibles:
-Qui....êtes... qui êtes ... v...
- QUI ETES VOUS ?! s'interposa Zéhyr en se plaçant entre l'inconnue et sa contractante à qui il envoya une pensée chaleureuse pour la réconforter.
*Ne t'inquiètes pas, je gère !*

Le jeune homme observa alors attentivement la mystérieuse fille. Elle semblait jeune, tellement que Zéhyr se sentit bête de l'avoir vouvoyer sous la surprise. Pas de combinaison de combat, pas de casque, pas d'armes visibles... non elle ne pouvait pas faire partie des soldats qu'ils avaient vu. Loin de le rassurer, cette pensée le troubla.
Que pouvait-elle faire seule perdue au milieu de nulle part ? De plus, dans son expression se cachait quelque chose... de mauvais et d'effrayant à la fois, à tel point que le jeune homme ne baissa pas sa garde et demanda d'un ton plus violent qu'il ne le voulait:

-Qu'est c'que tu veux ? on est sur un terrain privé ? qu'est c'qu'il y a ?
Et il planta alors ses yeux dans ceux froids et distants de l'inconnue et attendit une réponse, un geste, quelque chose, n'importe quoi pour faire cesser cet atroce suspens !!
Iris lui envoya du mieux qu'elle put quelques pensées douces.

*Calme toi, tu es trop stressé ...*
*Mais non ! GNIIII !*

Loin de la surprise, le visage de la jeune fille ne reflétait pas plus d'émotions que losqu'elle s'adressait à Iris. Pourquoi aurait-elle peur? Ce jeune homme ne lui voulait aucun mal, il cherchait juste à proteger sa Contractante. Cela allait plus loin pour lui, il suffisait de l'observer pour s'en rendre compte. Attendant qu'il ait fini de la menacer, l'Observateur rétorqua calmement.

-Bonsoir Zehyr. Je suis l'Observateur, un Contractor comme vous.

Et il y avait autre chose, ces deux là communiquaient par la pensée, chose normale pour elle mais étrange chez quelqu'un d'autre...c'était probablement dû au fait que leurs âmes étaient plus que liées, mais la confiance qu'ils se portaient ne semblaient pas assez puissante pour matérialiser la petite fille, qui devait avoir le même age que Lucie.

-Vous devriez l'écouter, le stress pertube votre jugement.

Aurait-il considéré une jeune fille comme elle comme une menace autrement? Probablement pas.

Zéhyr resta bouche bée...
Comment connaissait-elle son nom ? Comment savait-elle ce qu'Iris venait de lui envoyer par pensée ? Comment pouvait-elle seulement la voir ? Comment par ci, comment par la ...
Le jeune homme se ressaisissa alors: chaque chose en son temps.

-Une contractor ? lacha-t-il sur le ton de la méfiance.

*Elle me voit* envoya Iris comme un murmure.
*Ca ne veut rien dire !*
*J'ai...l'impression qu'elle peut lire dans nos pensées! J'ai peur Zéhyr ...*
*Ne t'inquiètes pas, elle nous test. Mais on va voir qui est le plus malin !*

-Alors ...où est ton contractant ? ricana t'il.

Le jeune homme prit alors une pose plus naturelle et croisa les bras.

- L'Observateur, hein ? et qu'est c'que tu observes ? les gens perdus dans la campagne comme nous ? Laisse nous tranquille, on a pas le temps de jouer à ça.
Par réflexe, le contractant repensa alors aux événements l'ayant poussé à se retrouver ici. Les images des soldats morts, des autres contractants, de son insomnie et de sa longue marche de la journée se bousculaient dans son esprit.

De son coté, Iris ne bougeait pas et commença à chantonner une mélodie dans sa tête, l'une de celle qui lui redonnait de la force, bien qu'elle était fermement caché derrière son contractant qui, les sourcils froncés, attendaient la réponse adverse, quelle qu'elle soit.

Ahlala.
Les humains sont méfiants par nature, mais au point de craindre une jeune fille désarmée...protéger son contractant était une bonne chose, mais devenir paranoïa avait des effets négatifs, sur la patience de la jeune fille notamment. Elle laissa le jeune homme mettre un terme à son monologue, et répliqua tout en penchant légèrement la tête sur le côté, et le plus naturellemenbt du monde.

-Tu as fini?

Essayer davoir l'air cool pour dissimuler son anxiosité, ce n'est pas stupide, tant que la personne en face n'est pas télépathe. Ah, pas de bol elle l'est. Suite à quelques réflexions inutiles, principalement pour oublier les pensées du jeune homme, L'observateur reprit.

-Tu m'as demandé où était mon contractant pas vrai? Il est ici, juste en face de toi.
Quant à mon titre, je vois des choses que tu ne vois pas, j'observe les humains, et le monde. Vous deux en ce moment.

Elle bailla, reflexe physique refletant la fatigue, entre autres choses. Ce n'est pas que la conversation ne l'interessait pas, mais connaissant leurs pensées, l'intêret qu'elle pouvait y trouver était moindre, enfin c'est ce qu'elle pensa, avant que quelque chose ne vint modifier son opinion, quelque chose d'extrèmement rare.
Le chant durait depuis un moment, mais elle n'osait en parler de peur qu'il s'arrête.

-C'est un chant particulièrement beau.

Une mélodie que l'Observateur n'était pas censée entendre...mais c'était un chant si doux, si apaisant, qu'elle était pour la première fois, heureuse de posséder ce pouvoir, ne serait-ce qu'un instant.
Iris...un prénom qu'elle n'oublierait jamais.

De surprise en surprise, Zéhyr ne pouvait s'empêcher de se sentir mal. La situation lui échappait...
Il arriva quand même à se calmer un peu, d'une part parce qu'il commençait à voir l'absurdité de cette scène, mais aussi et surtout grâce au chant chaleureux d'Iris.


"C'est un chant particulièrement beau" lacha la jeune fille.

Lâchant un rire étouffé pour masquer sa confusion, le jeune homme parla d'un ton ferme:
- Ok, on arrête la comédie... Je comprends pas ton histoire de contractant : là je ne vois que toi. Et puis com...
- Tu viens aussi de Vespéria ? lacha Iris, enthousiaste.
-Iris !
-Mais, chuchota t'elle à son contractant, elle a l'air de savoir des choses... elle a dit qu'elle observait le monde ! Elle doit savoir .Elle peut peut être nous aider... tu ne crois pas ? Et puis elle aime bien mes chants...

Le musicien fit une petite pause sans quitter l'Observateur des yeux. Qui était vraiment cette fille? d'ou venait-elle? que voulait-elle ? ...
Lâchant prise, Zéhyr se redressa en poussant un soupir puis expliqua, les yeux dans le vague:

- Nous venons d'un ville plus au sud où nous avons vu des soldats attaquer d'autres contractants et ... ça c'est mal finis. Les soldats sont morts et les autres ont fuis...

Si la jeune fille lisait vraiment dans les pensées, elle verrait l'horreur qu'ils ont subis et les doutes qui les assaillaient.
Zéhyr regarda alors l'Observateur:
- Que sais-tu les contractants ? Y'en a beaucoup ? D'ou viennent ces pouvoirs ? ... on est un peu perdu dans tout ça... qu'est c'qu'on doit faire ? Et l'espoir du Renouveau ? tu connais ? Et Vesperia... il existe un moyen d'y retourner ?

C'est sur cette dernière question que le jeune homme jeta un oeil à sa contractante, qui de son coté attendait avidement des réponses.
Ils s'assirent en même temps puis Iris ajouta:

-Si tu sais quelque chose, je t'en prie dis le nous ...

Et le dialogue pouvait commencer, grace à l'intervention d'Iris. Et les deux contractants se décidaient enfin à poser les questions qui leurs avaient précedemment traversé l'esprit. Zehyr continuant de se remémorr les souvenirs de l'altercation précédentes, bien qu'ils ne furent pas impliqués directement.

-Oui, je viens de Vesperia. De Mediana pour être exact.

C'était à moitié vrai, mais leur expliquer qu'elle était à la fois Lucie et Bremiard serait compliqué, et leurs esprits semblaient assez troublés comme cela. S'ensuivit la foule de questions prévisible, elle était l'Observateur mais elle n'était pas omnipotente.

-D'après ce que j'en sais, il y a plusieurs centaines voire milliers de contractants, ici sur Terre, et d'autes continuent d'apparaitrent. Une organisation, l'OCCC, probablement celle que vous avez aperçue, cherche à les capturer, c'est d'eux que je tiens ces informations.

Bénie soit la télépathie, deuxième fois q'elle pensait cela en une journée...cette jeune fille avait décidément apporter la quiétude avec son chant.

-Le pouvoirs doivent provenir du pacte que vous avez fait, ils se renforcent à longueur de temps.

Elle le savait, elle même venait de passer les différents "stades" puisqu'il fallait les appeler ainsi, mais cela ne provenait pas uniquement du facteur temps, sinon un grand nombre d'autres cntractants serait au même stade que Lucie et Bremiard.

-Il est impossible de retourner sur Vesperia par des moyens conventionnels, pour la bonne rason que...personne ne connait sa position, ou même si elle fait partie de cet univers, ou de cette dimension. Peut-être qu'un des Contractor possède cette habilité?

Si elle pouvait lire dans les pensées, alors ce genre de choses n'étaient pas impossible.

-Quant à l'espoir du renouveau, je ne possède que les informations des hommes de l'OCCC, il semblerait qu'elle soit constituée de Contractor, l'OCCC cherche un moyen de s'en débarasser.

Elle s'était elle aussi assise, près de Zehyr.
Rester debout, en plus d'etre inutile, la fatiguait.

-Je m'appelle Lucie.

Les présentations n'ayant pas été faites, du moins dans un unique sens, il fallait bien le dire. C'était quelque peu injuste pour elle de connaitre leurs noms sans qu'ils ne connaissent le sien.

Tandis que l'Observateur répondait, Zéhyr sentit son coeur battre plus rapidement. Quel étrange sensation, tout de même de redécouvrir son monde, celui dans lequel on vit depuis toujours ! Quel frustration de se dire que des choses vraiment pas banales se produisaient sans qu'on le sache !
Des centaines! des milliers de contractants ! Un frisson parcourut l'échine du jeune homme. C'était excitant comme de débarquer au dernier moment à une fête chez des inconnues, comme de parcourir un nouveau niveau dans un jeux vidéos... La curiosité, l'envie de tout savoir lui piquaient le cerveau.

"...cherche à les capturer, c'est d'eux que je tiens ces informations."

Retombée du sourire niais. Zéhyr eut le réflexe de se tourner vers Iris et put constater qu'elle aussi affichait une mine grave.
Une phrase de film au sujet d'un homme en collants rouges et bleus lui vint alors à l'esprit : " De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités..."
Apparemment, l'OCCC ne voulait pas laisser cette responsabilité aux contractants...
Le monde si joyeux et plein de découvertes de tout à l'heure semblait loin face à cette injustice.

Pire encore: impossible de retourner sur Vesperia ! A cette révélation, Iris ne put empêcher un petit cri de stupéfaction. Impossible... à moins de trouver un contractor qui puisse les y emmener . A cette pensée, retrouva un peu espoir, espoir qui trouva écho dans les yeux de Zéhyr.
* On trouvera quelqu’un, je te le promet*
*J’ai confiance*

Puis vint l’Espoir du Renouveau. D’aprés l’Obsevateur, cette association est aussi menacée par l’OCCC ... Décidément..., pensa le musicien, mais au moins ça prouve qu’on avait vu juste. Il faut absolument qu’on les contacte.


« -Je m'appelle Lucie. »
Assise à coté de lui, l’Observateur tira le jeune homme de ses pensées.

-Euh... Zéhyr. Moi c’est Zéhyr. Et elle c’est ...
- Iris ! coupa joyeusement la jeune contractante, alors comme ça tu viens de Médiana ? j’ai toujours voulu y voyager... moi je suis de Phoenixia. Ca me manque beaucoup... ce monde est si... bizarre! Tu ne trouves pas ? J’ai parfois du mal, je l’avoue. J’ai l’impression de ne rien connaitre! Bon d’accord, c’est le cas, mais quand même ! Sur Vesperia, c’était plus simple. Et puis les odeurs des vieux arbres me manquent aussi. A coté de chez moi, il y a une forêt où je pouvais aller................


Ecoutant sa contractante, Zéhyr eut un petit choc. Il ne pensait pas qu’Iris était si touchée d’avoir quitté son monde et il se sentait bête de ne pas l’avoir plus rassurée que ça. Comment aurait-il réagis lui, s’il s’était retrouvé un matin dans un pays loin de toute civilisation ? de toute les habitudes qui assuraient sa sécurité et le rassuraient ? il était habitué à vivre dans l’inconnue mais il y avait toujours possibilité de revenir en arrière ...C’était désormais d’un autre oeil qu’il considérait la situation et comme pour le soutenir, la feuille du pacte lâcha une faible note que seul le jeune homme semblait avoir entendu. Souriant, il continua d’écouter Iris.

-... même les coupes ! j’ai vu des gens avec des cheveux qui partaient en l’air ! pas pratique pour mettre un casque. Et les pancartes des échoppes ? aucune ! Comment repérer une taverne, une armurerie ou un local à livres ici ? Franchement je ne sais pas comment ils font ici...

-C’est l’habitude ! mais ne t’inquiètes pas. On va vite retourner chez toi. Zéhyr se tourna alors vers Lucie. Tu saurais où on pourrait retrouver l’Espoir du Renouveau ? à moins que tu ais des amis contractants qui pourraient nous aider à retourner sur Vesperia ? Et quelques conseils pour se cacher de l’OCCC. Tu as dit les connaitre un peu. Mais attend ! Avant, parle nous de toi. !
-Comment ç’est passé ton pacte...
-Que faisais-tu par ici...
- Quels sont tes pouvoirs ? même si je me doute un peu de la réponse...
-Quel est la pensée la plus embarrassante que tu ai captée ? inutile ta dernière question, Iris ...
-De toute façon j’en ai plus d’autres ...

Les amants attendirent alors avec une impatience peu rassurante les réponses, plantant leurs yeux dans ceux de Lucie.

Incoyable, leur capacité à relativiser les choses était incroyable, à peine elle leur parlait d'un danger qu'Iris arriva à détourner la onversation sur Vesperia. D'ailleurs cette jeune fill était étonnante, à peine eut-elle pensée à quelque chose qu'elle le clamait dans la seconde, ce qui paraissait tel un écho pour l'Observateur.

-Euh...

Le problème, ormis la quantité de questions qu'ils venaient de poser à la jeune fille, venait principalement du nombre de questions qu'elle devait traiter, combiné aux pensées des deux contractants, et ces questions, probablement insignifiantes pour eux, étaient plutot grave pour Lucie. Les yeux plantés dans les siens, Zehyr et Iris attendaient, comme un petit garçon attend son cadeau d'anniversaire. Au passage, Lucie avait noté que cette fille venait de Phoexinia, il était prévu que l'armée commence une invasion par ce front-ci...il valait mieux ne pas aborder le sujet.

-Mon pacte. Je...euh, non, nous nous sommes retrouvés dans le monde des rêves, dans un monde entièrement noir. De chacun de nous émanait une petite lumière, et quand nous nous sommes rejoins, la lumière a éclairé le monde. Et nous avons fait le pacte.

Quel intêret...avait cette question? Peut-être voulaient-ils en apprendre plus sur elle, pour en quelque sorte...être à égalité avec son pouvoir? Ou bien était-ce une simple curiosité? Etrange.

-Ici, c'est le seul endroit où je peux vivre librement. Je ne...peux pas m'approcher des lieux fréquentés.

Pourquoi donc dévoiler son seul point faible à des personnes que vous venez de rencontrer? Lucie connaissait toutes leurs pensées, leur vraie nature, c'était l'amour.

-La pensée la plus embarassante? Embarassante...

Taboo, sa vie était peuplée de pensées des autres, de pensées violentes, de pensées inutiles, de pensées horribles, mais parfois de pensées de joie, comment définir une pensée embarassante?

-Euh...dans quel sens?

Le exemples ne manquaient pas, malheureusement.

Même si elle semblait un peu confuse au milieu de toute ces questions plus ou moins intéressantes, Lucie y répondit calmement.
Le passage du monde des rêves retint particulièrement l'attention de nos deux contractants. Mais là où la jeune fille était simplement curieuse, Zéhyr tentait de comprendre, de comparer. Mieux valait être bien informés.
L'Observateur leur avoua être sensible aux lieux fréquentés, ce qui surpris le jeune homme. Quel tristesse de chercher la solitude ! Même si un peu de calme de temps en temps est sympathique, Zéhyr préférait de loin le bruit chaleureux des gens et les sons sécurisants de la vie citadine.

Puis vint la réponse qu'il attendait tant !

-La pensée la plus embarassante? Embarassante...
-Ouuui ?
-Euh...dans quel sens?

...


Iris ne put s'empêcher de lâcher un petit rire face à l'expression de son contractant fauché dans son élan, d'autant plus que sa déception avait fait écho dans son esprit, qui, rappelons-le était étroitement lié au sien par le pacte.

- Embarassante , ben embarassante quoi ! se reprit-il avec un sourire, un peu comme si quelqu'un avait pensé à bzzbzirjqafazoifjzq;fj.....
- Zéhyr ! s'indigna la jeune fille, avec une petite mine amusée tout de même.
- Ben quoi ? ça serait super gênant que quelqu'un sache si j'avais pensé ça !
- Gna gna gna, ria-t-elle, personne ne pense à des trucs pareille !
- Je suis sur que si. En tout cas je verrais très bien un ami le faire...
- Et pourquoi pas un armurier tant qu'on y est...
- Un armurier ? mahaha ! excellent ! un armurier !... et un franc-maçon ?
- Et un ménestrel ?
- Un taxidermiste ?
- Un coursier ?
- Un carolingien ?
- Un camelot ?
- Une péripatéticienne !
- Un soldat !
- Ouais ! de l'OCCC !
...

Silence soudain.
Bientôt seul la nuit agitait les sons alentours laissant les trois contractants au sérieux de leurs situations.

Gêné, Zéhyr osa tout de même reprendre le dialogue avec une Lucie de plus en plus convaincus de l'insouciance naïve des deux amants.
- Euh... tu pourrais nous en dire plus sur l'OCCC ? Je veux dire... qu'est c'qu'ils reprochent aux contractants ? et qu'est c'qu'il font à ceux capturés ? Tout le monde est d'accord avec ça ? Personnellement j'en avais jamais entendu parler mais p'tetre qu'elle est connue ? Et l'Espoir du Renouveau ?

Il en revenait un peu au même question mais face à une organisation aussi imposante que l'OCCC, on ne peut que vouloir la connaitre de l'extérieur, plutôt que par une visite forcée.
Zéhyr y imagina milles tortures, milles morts atroces... puis il se questionna...

Et s'il était du mauvais coté ?

Cette pensée le traversa aussi rapidement qu'une flèche mais elle lui laissa un lourd frisson glacé dans le dos.
Lui qui rêvait de jouer les héros de jeux-vidéos ...
Impatient, il attendit quelques éclaircissements de l'Observateur.

L'amour de la jeunesse...la fougue aussi, certes Lylia était physiquement plus jeune que Zehyr, mais d'un point de vue purement mature...le jeune homme se trouvait dans les profondeurs du néant, soit, peut-être pas aussi loin. Les deux conractants étaient parits dans un délire assez trange, de "celui qui sort le plus de noms de métiers", paumés de préférence semblait-il. Ce n'était surement pas l'Observateur qu se plaindrait de cette situation, leurs pensées et leurs attitudes étaient bienplus simples et naives que celles de la plupart des personnes, et bien plus heureuses. Le jeune Zehyr avait quelques difficultés à comprendre la situation des contractors, et de l'OCCC aussi.

-Personne ne connait leur existence, ainsi que la notre, et c'est bien mieux comme ça. J'ignore comment leur chef a appris l'existence de Contractors mais c'est la cause de notre situation d'aujoud'hui. Vous voulez savoir pourquoi? C'est simple, c'est même la plus simplissime des choses.

Ses yeux fixèrent ceux du jeune homme, e elle reprit sur un ton encore plus calme que pécédemment.

-La peur. Nous détenons un pouvoir, et certaines personnes craignent et désirent ce pouvoir.
Et aussi, la haine. Racisme ou xénophobie, appelez ça comme vous voulez, pour eux, nous ne sommes que des insectes qui doivent être écrasés, des parasites, n'importe quel argument serait mis en valeur pour nous éliminer.

Ses mots étaient durs, mais c'était la simple vérité. Les humains étaient ainsi faits, leur instinct es poussaient à craindre ce qui leur était différent, et les préjugés à rejter ce qui était différent. Quelle espèce pathètique.

-Pour ce qu'il se passe là bas...ce n'est pas très compliqué à imaginer, enfin, soyez optimistes et dites-vous que vos corps sont trop précieux pour être endommagés, donc je suppose qu'avant la dissection, ils ne seront pas abimés.
Qui sait? Peut-être qu'un jour notre existence sera dévoilée? Selon vous, comment réagira la population? Les humains sont trop prévisibles, et malheureusement pour nous, leur crédulité l'emporte sur leur intelligence.

Des Monstres, c'était la seule vérité auquelle s'attacherait les humains, on a par le passé massacré des hommes pour moins que ça, alors eux...

Sans ciller, le couple écoutait, leur mine grave trahissant leur angoisse montant crescendo. Quel sentiment nous tiraille lorsque l'on découvre que l'on est pourchassé dans l'ombre du Monde ? Quel désespoir nous atteint lorsqu'on se rend compte que l'on est de ceux qui seront injustement traités sans pouvoir rien faire contre ? Quel peur nous saisit lorsqu'on se dit que l'on sera impuissant face à la bêtise Humaine ? Que l'on parlera peut être de nous comme on parle d'une statistique ?

Cependant, là où Iris commençait à céder à la panique, Zéhyr sentit monter en lui une petite lueur.
Non, il ne serait pas de ceux qui se laisseront écraser !

- Que peut-on faire ? demanda-t-il, on ne peut pas rester comme ça à se faire poursuivre ! Il faut contacter les autres contractors ! Il faut se réunir et décider quoi faire ! Je ne sais pas moi, il faut... il faut parler à l'OCCC, au monde ! Enfin ...

Il se coupa et jeta un regard à sa contractante. C'était idiot. A quoi bon chercher des solutions qui ne marcheraient pas ? Impossible de plaider leur cause haut et fort, ça ne ferait qu'empirer les choses. Si les contractants étaient inconnus aux yeux de tous, autant le rester. Bêtement, Zéhyr pensa à un film, où des gens en tenues moulantes dotés de pouvoirs se faisaient eux aussi rejeter de la société...

Il devait pourtant exister un moyen de s'en sortir ! Le jeune homme imagina la fuite perpétuelle et la dissimulation mais abandonna vite. Trop contraignant et pas assez efficace. Le combat ? Le face à face ? Moui, excitant mais trop dangeureux.
Puis, une idée lui vint comme éclate une bulle.

- Vesperia ! cria t-il face à l'incrédulité de l'assemblé, mais oui Vesperia ! Il faut s'y rendre !

Aussi sûr de lui que lorsqu'il pensait détenir la réponse à une énigme de jeux vidéos, Zéhyr se leva, pris une pose royale et continua:

- Si ce monde ne veut pas de nous, il faut partir ailleurs ! Il faut absolument trouver comment contacter les autres contractants et organiser un exode massif. Il existe un endroit où on pourra se réfugier et cet endroit, c'est Vespéria .

Fort de son bref, mais intense, discours, il se tut, attendant une ovation pour son génie.
Malheureusement... seul le vent lui répondit joyeusement en lui envoyant une rafale glacée qui le déstabilisa légèrement...

- Mais, finit par dire Iris, comment on va faire ? Je veux dire... c'est une bonne idée ! oui surement mais...
Elle se tourna vers Lucie et lui lança un regard interrogateur pour lui demander son avis.


Zéhyr quand à lui, pris un air boudeur et marmonna:
- Première étape... l'Espoir du Renouveau .

Lucie fut absorbée par les changements d'opinion qui se succédait chez Zehyr, il était plutôt imprévisible dans son genre, tout comme il venait de chaner d'humeur à sa rencontre, il passait d'ne idée à l'autre, à peine l'explorait-il qu'il se jetait sur une autre suggestion. Iris semblait, quant à elle, plus posée. Et elle pouvait aisément deviner que la dernière proposition de son dominant serait vouéà l'échec.

-Comme prévu....vous êtes intéressant. Mais Zehyr...penses-tu vraiment que quitter cemonde soit une solution?
Vous cherchez la paix pas vrai? Alors je pense que je dois vous en avertir, le monde de Vesperia est en guerre ouvrte. Entre Mediana et Elliana, et cette guerre continuera jusqu'à la capitulation d'un des deux camps.

S'ils souhaitaient quitter un monde de persecution pour un monde deguerre où ls seraient également chassés, cela n'avait pas d'interet.

-Je vais être franche avec vous, Vesperia ne vous acceptera pas, la Terre non plus. L'unique différence réside dans le fait que, sur Terre, votre existence demeurera inconnue bien plus longtemps.

C'était dans les intêrets, à la fois des contractants, mais aussi de ceux qui les chassaient.

-Quoiqu'il en soit, je vous conseille de rejoindre l'Espoir du Renouveau dès demain, pour votre propre sécurité.

Sinon, leur vie se retrouverait en danger,il ne faudrait que peu de temps à lOCCC pour remonter de nouveau vers Lucie, bien qu'elle ait modifiée la mémoire des précédents agents, leur dirigeant était un homme prudent, tout du moins c'est l'impression qu'elle en avait.

Zéhyr dos tourné, boudait toujours même lorsqu'il entendit Lucie parler d'une guerre ayant éclaté en Vesperia.

-Mediana et Elliana... oh non ! susauta Iris, les continents-frontières ! Phoenixia est entre les deux !
La jeune fille regarda gravement l'Observateur, puis son contractant,
- Mais pourquoi ? que s'est il passé ?? Oh, j'aurais dû être là, j'aurais dû...

Instinctivement, Iris repensa à sa famille, son village et tout son univers qui semblaient lui échapper depuis... depuis le pacte. Sans vraiment le vouloir, elle l'accusa d'être la source de tout ces problèmes, mais chassa vite cette pensée. Elle se laissa alors aller au désespoir face à son impuissance, plaqua ses mains sur son visage et tenta tant bien que mal de retenir quelques larmes.
Zéhyr rappliqua alors et essaya de la calmer et de lui envoyer des pensées réconfortantes mais rien ne fit effet et le chagrin que la jeune fille avait accumuler s'échappait lentement en une complainte froide.

Le jeune homme lui était excédé. N'y avait-il donc aucun endroit sûr ?! Ne pouvait-il pas simplement vivre comme il l'a toujours fait ?!
Pourquoi fallait-il endurer tout ça ? ...



-Il faut faire quelque chose, murmura-t-il, sans s'en rendre vraiment compte. Puis lorsque Lucie leur conseilla de rejoindre l'Espoir du Renouveau, il sortit de sa semi-rêverie et acquiesça d'un mouvement de tête.
Un silence s'installa alors, seulement brisé par quelques sanglots.


Après un long bâillement, Zéhyr ajouta:
- On devrait retourner se coucher... On a eu assez de sensations fortes pour la soirée.
Puis plus spécifiquement vers Lucie:
- Tu veux rester ici pour la nuit ? la tente n'est pas très grande mais on peut se serrer. Comme ça on partira demain ensemble chercher l'Espoir du renouveau ! ça te va ?

Il emmena alors Iris à demi-somnolente dans sa couverture puis retourna vers l'Obsevateur sans trop croire qu'elle acceptera sa proposition.

Iris avait mal réagit, l'Observateur l'avait prévu, mais elle n'avait pas d'autre choix que de faire sortir cette idée saugrenue de la tête du jeune homme, s'ils allaient sur Vesperia, la seule chose qui les attendrait serait la mort, et bien que la Terre ne fusse pas moins dangereuse, c'était une option plus logique. Il valait mieux accepter dès maintenant cette réalité plutôt que de vivre en espérant un chemin qui ne s'ouvrira jamais.
Zehyr semblait être d'accord avec elle, et Lucie espérait vraiment que ces deux là trouvent un endroit sûr. Zehyr lui proposa de passer la nuit dans cette tente, et chose encore plus intéressante, Iris y séjournait déjà. La situation pouvait paraitre comique, et bien qu'aucun sentiment ne ressortait sur son visage, Lucie était de plus en plus attendrie par ce jeune couple.

-Vous êtes vraiment étranges.

Une dominée immatérielle sous une couverture...l'utilité n'était ici que purement psychologique, un contractant ne peut dormir ni ressentir la chaleur. C'est un aspect logique puisqu'ils ne possèdent pas de corps. Enfin c'est la théorie, ils peuvent bien entendre sans oreilles...

-Je me dois de décliner ta proposition de séjour, et je ne pourrai pas non plus vous accompagnez demain.

Aucunement personnel, mais il était clair qu'elle ne dormirait pas avec lui, et quitter cet endroit serait suicidaire. Elle attendrait, comme elle avait fat jusque lors. Regarder défiler les personnes, les pensées, jusqu'à ce que le moment arrive.
Elle tourna brusquement la tête sur la droite, car des pensées venaient d'apparaitre, elle ne pouvait en situer la provenance mais il était certain que quelqu'un approchait, un petit groupe, vraisemblablement composé d'hommes à en juger par les pensées qui transparaissaient.

-Je reviens.

Elle ne comptait pas supportr ces pensées aussi longtemps, tellement pathétique, si pitoyable...les humains...sont désespérant. Lucie fit volte-face et se dirigea vers l'endrot d'où elle était venue, il lui était impssible de connaitre leur position, mais elle savait que plus elle s'en approcherait, plus leurs pensées seraient présentes dans son esprit. Inutile de préciser la stuation au Barde, cela ne ferait que plus les paniquer.

Sortant de la tente, Zéhyr poussa un léger soupir en jetant un regard à Iris.

Revenant face à Lucie, il reçut son refus avec une certaine déception. Alors qu'il allait lui demander pourquoi, l'Observateur détourna soudainement la tête.
Zéhyr ne fit plus aucun bruit, n'osant même plus bouger. Avait-elle entendu quelque chose de louche ? Avait-elle senti une présence ? Des espions ? des soldats ? des loups ? ...
Les idées s'enchaînaient dans la tête du jeune homme avec un sérieux qui lui était propre.

"Je reviens" avait dit la jeune fille avant de disparaître, laissant Zéhyr dans un de ces malaises qui le piquaient de curiosité. Il se sentit comme dans un film, dans une scène à l'issue incertaine.
Lucie était décidemment entourée de mystère...

Il jeta un regard par dessus son épaule pour vérifier que sa contractante ne risquait rien et, en supposant que les alentours étaient tranquilles, il se décida à voir ce que l'Observateur faisait. Après tout, pouvait-on lui faire confiance aussi rapidement ?
Il se dirigea alors dans la direction par laquelle Lucie avait disparu et grogna quand il s'aperçut qu'il avait perdu sa trace. Mais loin d'abandonner ce défi qui l'excitait de plus en plus, il approcha ses mains de ses oreilles et utilisa son pouvoir pour augmenter les sons environnants.
Il fut tout d'abord gêné par les bruits nocturnes qui emplissaient les collines. Le bruit de vent dans l'herbe et les arbres, les grincements des insectes et des animaux... tout ces sons auquel on fait pas vraiment attention avait déferlé dans sa tête avec une trop forte puissance due au trop grand zèle et à son manque de maîtrise.
Il se concentra malgré cette cacophonie et atténua tant bien que mal ces perturbations pour essayer de seulement se focaliser sur celui de l'herbe piétinée. Il ne lui fallut pas longtemps pour la trouver mais à son grand étonnement, le son qu'il percevait ressemblait plus à la marche d'un groupe que de celle d'une frêle jeune fille...
D'abord persuadé qu'il avait mal interprété, il réutilisa son pouvoir dans la direction de la perturbation recherchée et fut cette fois convaincu par l'écoute de voix d'hommes.
Il coupa rapidement son pouvoir, surpris comme s'il avait été témoins de quelque chose qu'il n'aurait pas du voir. Cette situation lui remémora péniblement son espionnage en ville...

Il se calma néanmoins et se dit qu'il n'y avait là rien d'inquiétant, qu'après tout, lui aussi s'offrait une ballade nocturne .
C'est gonflé d'une confiance un peu téméraire qu'il osa appeler de vive voix Lucie.

- Lucie ?.... Attends !
Sa seule réponse fut le murmure du vent.
-Lucieee ! ... Héo !

Ou était-elle passée ? Allait -elle vraiment revenir ? le fait qu'elle soit si vite partit avait il un lien avec le groupe d'hommes ? Et eux que font ils ici ?...
Les questions s'enchaînaient comme d'habitude dans la tête du jeune homme t il espérait qu'elles trouveraient rapidement des réponses.
Des choses qu'il déteste, ne pas être au courant de ce qui se passe autours de lui en faisait partie.

Quel entêté. Zehyr s'était mis dans l'idée de la poursuivre. Il était curieux, un trait de caractère qu'elle avait perdu depuis longtemps. Partir à la poursuite d'une inconnue en laissant sa conractante seule..il n'avait pas réfléchi aussi loin, surement.

Après quelques minutes de marche, elle arriva près du groupe de jeunes, et la constatation était la même qu'auparavant, ils étaient saouls, leurs pensées n'étaient aps cohérentes, un moment où l'inconscient a tendance à prendre le pas sur la conscience, et ça, c'était dangereux. Un cri retentit plus loin, celui de Zehyr, et il se retrouva à ses côtés quelques secondes plus tard.

-Il est temps de retourner à la maison.

Lucie parla d'un ton neutre, simple, il n'y avait aucune animosité dans sa voix, c'était une voix parfaitement indifférente, comme toujours. Les membres du petit groupe qui peinaient à tenir debout la seconde précédente, s'étaient redressés rapidement, et d'un mouvement uniforme. Voilà son pouvoir.

-C'est vrai.

Ils acquiesèrent simultanément, et repartirent, avec comme seule idée en tête de rejoindre leur maison repective, au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient, les effets de l'alcool reprenaient le dessus, mais ils gardaient toujours à l'esprit leur maison.
Lucie se tourna vers Zehyr.

-Je t'avais dit que je reviendrai, alors tu n'avais pas besoin de me suivre.

C'est pourquoi elle avait dit "Je reviens", mais ce garçon n'en faisait qu'à sa tête...

-Ou bien avais-tu une arrière pensée? Me poursuivre dans les bois en pleine nuit...en ayant endormi ta contractante avant cela...cela ressemble fort aux actes d'un pervers, Zehyr.

Elle l'avait dit sur son ton le plus habituel, une voix neutre et insensible, comme un procureur énumérant les faits reprochés. Elle parlait toujours de cette façon. Bien entendu, Zehyr n'était pas venu ici dans ce but, qui plus est, le ton insensible de Lucie était effrayant, surtout en pleine nuit dans une forêt.

Alors qu'il avait enfin retrouvé Lucie, Zéhyr n'aurait su dire s'il s'en sentait mieux ou au contraire plus mal. Il avait beau savoir qu'elle était une contractante comme lui, il ne pouvait s'empêcher de ressentir une sorte de malaise à ses cotés. Comme si ... comme si ...
Il avait beau chercher, il ne trouvait pas de comparaisons ...en tout cas, pas avant que la jeune fille ne renvoie le groupe de jeunes fêtards nocturnes chez eux en un seul ordre.
Au départ, la situation amusa le jeune homme qui pensait qu'ils jouaient la comédie mais il ravala assez vite son sourire niais quand il comprit que les jeunes ne reviendraient pas. Et que soit Lucie avait un don pour le patronat, soit son pouvoir était terrifiant.

Un frisson le parcourut de long en large et jamais il ne s'était senti aussi vulnérable. Pendant un instant il se demanda pourquoi il avait voulu venir là et alors qu'il s'en maudissait, l'Observateur le fit sursauter en lui adressant la parole.

-Je t'avais dit que je reviendrai, alors tu n'avais pas besoin de me suivre...
Ou bien avais-tu une arrière pensée? Me poursuivre dans les bois en pleine nuit...en ayant endormi ta contractante avant cela...cela ressemble fort aux actes d'un pervers, Zehyr.

Tentant de garder un aspect stable, le jeune homme se permit de pousser un petit gloussement à quoi il ajouta avec un clin d'oeil :

- Oh si tu savais !

Silence. Aucune réaction de son interlocutrice.

-Héhé...hé..hum, non rien. Je ... je voulais savoir pourquoi tu ne voulais pas venir avec nous ? on trouvera plus facilement l'Espoir du renouveau comme ça. Et puis...

Il jeta un coup d'oeil derrière lui et regarda les jeunes s'éloigner.

-Je ne doute pas que tu puisses te débrouiller seule... mais... quand même. Le monde est grand et... et l'OCCC rôde ! Enfin... c'est si compliqué !

Le musicien soupira et lança un regard dans l'infinie étoilé et s'en sentit immédiatement comme plus serein.

- Et toi ? continua t'il sans baisser le nez, que comptes-tu faire ? tu ne vas pas juste empêcher les gens de se saouler dans la campagne toute ta vie quand même ?

Il y avait tellement de choses à comprendre, à savoir, à connaître. Tellement de réponses à donner. Elle ne pouvait tout de même pas rester indifférente à ce qui se passait autours. A moins qu'elle ne jouait déjà un rôle dans cette histoire. Un rôle que Zéhyr et Iris ne devait pas connaitre ?
"Pourquoi tant de mystère..." pensa le jeune homme avant de baisser de nouveau les yeux sur l'Observateur.

Une réaction étrange, Lucie avait dit une blague, enfin elle avait essayé, comme son ton n'avait pas changé d'un poil, il était difficile de s'en rednre compte, mais Zehyr semblit l'avoir remarqué. Il était en tout cas bien plus embarassé qu'en arrivant, le fait d'observer Lucie transformer les pensées de ces hommes avait fait ressurgir de la peur en lui. Une crainte tout à fait justifiée, de part le pouvoir que détenait Lucie, et qui se traduisait par une série de bégaiements plus ou moins bien controlés.

-Plutôt que de ne pas en avoir envie, c'est que je ne peux pas. Mon pouvoir est différent du votre.

C'éait un petit peu compliqué à expliquer, mais elle ferait avec.

-Ton pouvoir est le controle des ondes, celui d'Iris est l'envoutement. Ce sont deux pouvoirs qe vous pouvez activer quand vous le désirez. La télépathie est un pouvoir permanent.

Elle doutait que Zehyr le comprenne immédiatement, mais il n'était pa idiot, il ignorait simplement les subtilités des capacités.

-En résumé, même si je ne le veux pas, je suis forçée d'entendre les pensées des gens.

Le Barde n'avait pas ce genre de désagréments, et l'Observateur doutait qu'il puisse comprendre ce que cela faisait d'avoir en permanence des dizaines, des centaines de voix dans sa tête.

-Maintenant, j'entends les pensées d'Iris et les tiennes, ainsi que celles de ces jeunes gens qui s'en vont, même si actuellement, ils pensent ce que je leur ai dit de penser.

Dit de cette façon, c'était encore plus effrayant, l'Observateur pouvait controler les pensées des gens, et même si ces jeunes seraient libérés de leur emprisonnement rapidement, elle pouvait très bien faire en sorte que cela soit permanent, plus besoin de propagande, elle pouvait simplement controler les pensées des personnes.

-Nous devrions rentrer, ta contractante s'inquiète.

Comme tous les contractants immatériels, elle ne dormait pas, mais son cas semblait quelque peu différent Lucie ne pouvait que supposer qu'elle avait inconsciemment fermé son esprit, mais même dans ce cas, le fait qu'elle ne sois plus, même temporairement, aux côtés de Zehyr, était étrange. Etait-ce une sorte de phase intermédiare? Ou bien quelque chose de complétement nouveau...quoique ce soit, eux-mêmes semblait ne rien en savoir.
Comme ces deux-là étaient liés, elle devait avoir trouvé un moyen de le contacter, ils étaient vraiment étranges.

Stoïque, Zéhyr écoutait attentivement l'Observateur sur le prix de son pouvoir. Une malédiction permanente, se dit il, après quoi il prit conscience de la chance qu'il avait de ne pas avoir de retour négatif sur l'utilisation de son don.
Il comprit aussi pourquoi Lucie préférait s'isoler ainsi du reste du monde même s'il aurait bien voulu posséder sa télépathie quelques instants pour s'amuser. Écouter aux portes de l'esprit, piller les souvenirs, jouer les voyeurs de l'inconscient... oh oui, tout ça devait vraiment être drôle !

Alors qu'un sourire niais commençait à naître sur son visage, le fait de voir la condition de la jeune fille, confrontée impuissante à son don lui fit ravaler sa joie naïve.
Et s'il avait eu ce pouvoir ? serait il devenu aussi... bizarre ? aussi sombre et solitaire ? aussi...

Un frisson lui parcourut encore le dos.

Lucie décida de revenir vers la tente, retrouver Iris qui semblait-il était inquiète. Même s'il pouvait ressentir grossièrement la présence de sa contractante lorsqu'il en était éloigné, Zéhyr la force de leur lien n'était à son paroxysme que lorsqu'ils avaient un contact "physique". Lors de ces instants où leurs deux esprits sont au plus proche, ils pouvaient même communiquer par la pensée. Ce semblant d'unification leur donnait un sentiment de sécurité, de confiance. Comme si chacun était le gardien de l'autre.
C'est donc avec un certain soulagement que Zéhyr retrouva Iris, l'Observateur derrière lui. Mais de son coté, la jeune chanteuse semblait plutôt en colère...

- Mais ou étiez vous passés ??
-Euh..., balbutia le garçon, on s'est mis à l'écart... pour... parler sans te déranger ...
- Vous ... vous avez trouvé une solution ? demanda-t-elle plein d'espoir ?

Zéhyr jeta un coup d'oeil à Lucie. Les contractants, le pacte, l'OCCC, Vesperia, la guerre ... le musicien ne savait pas trop où se placer dans tout cela. Nulle part où se sentir en sécurité, toujours contraints à fuir, vivre dans la paranoïa et le stress dans des lieux lugubres mais cachés.... était-ce vraiment ce qui les attendaient ?

Aprés un temps de reflexion, Zéhyr ajouta à voix haute:
- L'Espoir Du Renouveau... il n'y a que ça pour le moment.

Alors qu'Iris semblait déçus de l'absence d'une solution miracle, Zéhyr s'adressa alors plus spécialement à Lucie:
- Tu es sur de ne pas savoir où les trouver ? un indice, une idée, une suggestion peut être ? Et tu ne m'as pas répondu tout à l'heure... Que vas-tu faire ensuite ? Peut être que quelqu'un de l'organisation saurait t'aider à limiter le rayon d'action de ton pouvoir ? Qui sait ...

Il s'assit alors, la fatigue commençait vraiment à se faire lourde. La perspective d'une aussi longue et épuisante journée le lendemain l'épuisait d'autant pus vite.

Lucie et Zehyr rentrèrent calmement à l'endroit où se tenait la tente. Iris s'était inquietée de ne pas voir son contractant à ses côtés, ce qui, en soi, était une réaction tout à fait normale de la part d'une si jeune fille. Sa première interrogation, en mettant de côté le "où êtiez vous passé", qui ressort plus de la jalousie qu'autre chose, portait sur la solution au problème que se posaient le Barde. Que devaient-ils faire ensuite? La logique était toujours la même, trouver l'Espoir du renouveau, ce qui ne serait pas chose facile.

-Je vais rester ici. Et je continuerai d'enqueter sur l'OCCC comme je l'ai fais jusqu'à présent. Si vous trouvez l'Espoir du Renouveau, j'espère que vous leur parlerez de moi.

Elle doutait de les trouver avant, mais on ne sait jamais...

-Vous devriez essayer de trouver d'autres contractants, comme ceux que vous avez aperçu tantôt. Mais, restez sur vos gardes.

Même s'ils devaient affronter le même danger, et même si de nombreuses choses liaient les contractants entre eux, tous n'avaient pas le même but, la même idéologie.

-Tu as besoin de te reposer, Zehyr.
Tu peux dormir tranquillement, la seule chose que tu peux craindre, c'est la pluie.

La grêle tombait rarement par ici, pour la pluie c'est une autre histoire. Si quelqu'un pénétrait à moins de 100m de là, elle le saurait immédiatement, sauf si cet être était incapable de penser. Et ni elle, ni Iris ne pouvaient dormir, personne ne le surprendrait dans son sommeil.

Au contact du sol frais et la fatigue aidant, Zéhyr sentit rapidement son corps se refroidir. Tout en essayant de se réchauffer un peu en se frottant les épaules, il écoutait Lucie.
Comme il s’en doutait, elle ne les accompagnera pas dans la recherche de l’Espoir du Renouveau mais continuera néanmoins de surveiller l’OCCC. Avec une certaine naïveté, le jeune homme se demanda depuis combien de temps elle enquêtait sur ce mystérieux groupe anti-contractant mais il n’eut pas la force d’en demander le réponse.
La fatigue accumulé lui tombait dessus d’un coup et c’est avec une demi attention qu’il prêta l’oreille aux conseils de la jeune fille.
Rencontrer d’autres contractants ? Ca paraissait extrêmement intéressant…
Malgré sa déficience d’énergie, Zéhyr étira un faible sourire en pensant aux improbables pouvoirs que pouvaient posséder leurs collègues de dons. Mais la suspicions lui remit les idées en place. Il se souvint du malaise qu’il avait ressentit lors de la démonstration du pouvoir de télépathie de Lucie et de l’impuissance du groupe de jeunes face à lui.
Avec une certaine horreur, il se rendit compte que comme les humains, les contractants pouvaient être … dangereux.
Qu’est ce qui lui avait pris de penser qu’ils feraient tous front commun ?
De par sa sociabilité naturel, Zéhyr avait vécu de nombreuses situations avec tout autant de personnes différentes… Il avait compris depuis longtemps que les gens usaient allègrement de leurs capacités pour prendre l’ascendance sur leurs pairs. Par la force, par les mots… Tout est bon pour servir ses envies.
Alors pourquoi les contractants ne feraient pas pareil ?

Sa naïveté lui frappa l’esprit et un sentiment amer y prit place.
Les gens, l’OCCC, les contractants eux-mêmes … fallait-il se méfier de tout et de tous ?
Pouvait il au moins faire confiance à l’Espoir du Renouveau ? Pouvait il ?! Et cette Lucie qui débarque de nulle part ? N’essaie-t-elle pas de les manipuler ? Peut être a-t-elle même déjà usé de ses pouvoirs sur eux ! Qui sait ? qui…

La fatigue, l’incompréhension, le doute et la confusion avait atteint le jeune homme et ses pensées n’étaient plus qu’une brume de délires plus ou moins contrôlés.
L’ayant sûrement perçus, l’Observateur lui conseilla de se reposer, a quoi il répondit d’un lent mouvement de tête avant de se diriger vers sa tente.

« On en reparlera demain » murmura-t-il puis, s’étant assuré que tous l’avaient entendu, il s’engouffra dans son sac de couchage et laissa le léger son du vent contre la toile protectrice prendre de l’ampleur dans son esprit comme une berceuse endort un enfant.

De son coté, Iris resta silencieuse. Beaucoup de choses restaient en suspens et au bon vouloir du destin. Son impuissance lui arracha un soupir.
Elle leva les yeux au ciel et se demanda si ce qu’elle admirait était la même chose qu’à Vesperia.
Sûrement sans s’en rendre compte, une mélodie de sa plus jeune enfance commença à naître dans son esprit et après quelques instants, elle l’a chantonna, toujours inconsciemment.
C’est lorsqu’elle se rappela que Lucie était à coté qu’elle se stoppa avec un petit cri de surprise.
Lorsqu’elle était seule, elle n’était jamais vraiment à l’aise avec les personnes qu’elle ne connaissait pas beaucoup. Surtout lorsque ces personnes sont des petites filles que l’on rencontre la nuit au beau milieu de nulle part et qu’elles ont une attitude plus qu’étrange.

Peut être pour se rassurer, peut être réellement par curiosité, Iris osa néanmoins demander :
-A..alors…uh.. tu disais que… que ton contractant était aussi là ? Mais…heu.. je ne le vois pas…

En espérant ne pas l’avoir vexé , la jeune contractante attendit la réponse de l’autre. Quand elle s’est retrouvé sur terre, elle savait qu’elle avait mis le pied dans une expérience unique mais bien trop ambitieuse pour elle. Son envie de compréhension la poussait tout de même à en savoir plus sur sa condition.
Après tout, l’Observateur avait la vision par delà la vision.

Le jeune garçon suivi les consels de son corps, et succmba à la fatigue. Il avait besoin de se ereposer, encore plus que ce qu'il imaginait. Un grand nombre de pensées traversèrent son esprit, pour faire une sorte synthèse des événeents, mais furent vite englouties par la fatigue croissante. Qu'il doute, c'était normal, c'était même le propre de l'homme. Mais dans un sens c'était assez vexant.
Zehyr se coucha donc, et son esprit atteint bientôt les lymbes des rêves; un flot de pensées en moins dans l'esprit de l'Observateur, puisqu'elle ne pouvait entendre les pensées de quelqu'un d'inconscient.
Iris, qui smblait hésiter en fixant Ludcie, se décida à lui adresser la parole, non sans un certain begayement, elle n'avait pas l'habitude de familiariser avec les inconnus apparemment...

-Oui...pour faire simple...nous avons fusionnés.

Autant éviter de tourner autour du pot, Iris semblait douter de ses capacités mais, elle était intelligente, et Lucie savait qu'elle pourrait comprendre cela, elle expliqua néanmoins plus précisément ce qui s'était passé.

-L'état des Contractors évolue au cours du temps, ainsi que leurs pouvoirs. Pour l'instant, je sais qu'il y a au moins quatres périodes. Dans la première, le dominé demeure dans l'esprit de la personne avec qui il a fait un pacte, et n'est pas libre de ses mouvements. Dans la deuxième période, un corps...plutôt fantomatique se forme, et dans la troisième phase, le corps du contractant apparait dans le monde dans lequel il se trouve.

Iris et Zehyr passeraient inévitablement par cette case, leur confiance, leur amour était si fort qu'il était impensable que la chose ne se fasse pas.

-Et enfin, la quatrième "période" consiste en une fusion des deux esprits, dans l'un des deux corps. C'est ce qui s'est passé pour moi. Actuellement...je suis Lucie et Bremiard, nos pensées, nos souvenirs, nos âmes ont fusionnés.
En somme...nous ne faisons qu'un.

Peut-être existait-il une autre de ces "périodes", mais elle en doutait. Leurs âmes avaientdéjà fusionnés, ainsi que leurs corps, quelle chos pourrait les rapprocher plus? L'explication devait être difficile à envisager pour Iris mais...pas vraiment impossible. après tout, "ne faire qu'un" c'est l'objectif de tout les amoureux non? Même si dans cette situation, c'était pls qu'étrange. Il n'y avait plus de distinction entre eux, il était elle et elle était lui. Ils étaient l'Observateur. C'est tout.

Au fil de l'explication de l'Observateur, Iris sentit un vide grandir en elle. Elle n'arrivait pas a croire qu'elle était au milieu d'une machination aussi imposante. Elle n'arrivait pas a en prendre toute la mesure et surtout, elle n'arrivait pas à s'y accepter. Des états, des périodes, des pactes, des fusions ...?
Bremiard et Lucie ne faisait donc qu'un ? une union parfaite ? Mais comment ? pourquoi ?
Tout ça avait une portée bien trop importante et elle s'y sentit perdue et exclue.
Surprise de ces révélations, elle resta silencieuse un moment, le temps de remettre de l'ordre dans ses idées. Enfin, elle reprit, d'une voix un peu plus assurée qu'avant:

- Donc...tu dis que les... les contractants évoluent ? Enfin leurs états évoluent ? Mais comment ? je veux dire... tout d'un coup ?

La jeune fille jeta alors un coup d'oeil a la tente.

-Apparemment, on en est à la... à la deuxième phase...non ? J'aimerais beaucoup passer à la suivante ... pour récuperer mon corps, tu vois ?

Elle soupira alors et baissa les yeux, comme honteuse de ce qu'elle allait dire.

- Il ne s'en doute pas, parce que je ne veux pas lui causer de soucies en plus mais... mais je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir comme ça. On en a jamais vraiment parlé... mais tout me manque. Le vent, l'eau, la nourriture, la fatigue ! Lucie, je veux être de nouveau fatiguée !

Sans s'en rendre vraiment compte, elle s'était levée et regardait l'Observateur dans les yeux. Dans son expression on pouvait deviner la difficulté avec laquelle elle allait poursuivre.

-Je ne retrouverais peut être jamais ... ma famille....ou mon pays... j'ai tout perdu. Même mon corps ! Alors s'il est possible de le... de le récupérer... Je t'en prie, dis moi comment faire !

Elle se rassit alors, toujours sans quitter Lucie des yeux.
Depuis le début, Iris n'avait contrôle sur rien. Elle suivait Zéhyr, elle écoutait Zéhyr, elle ne parlait qu'à Zéhyr... Sa rencontre avec Lucie, la gène qu'elle ressentait à lui parler, le simple fait d'avoir une conversation sans Zéhyr... tout ça lui avait rappelé sa vie d'avant, celle où elle se sentait moins en sécurité mais où au moins elle vivait vraiment.
Si elle pouvait récupérer un corps matériel, nul doute qu'elle serait plus heureuse même si pour cela il fallait de nouveau lutter contre la faim, la maladie, la douleur ou quoi ce soit d'autres.

Peut être fallait-il accomplir un rituel ? une incantation ? une prière ? un accomplissement ? Iris s'imagina alors milles manières de changement de phases pour des contractants, et c'est avec une expression troublée et totalement interrogatrice qu'elle dévisagea Lucie.